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Après avoir trahi l’armée malienne à Kidal, Barkhane et la Minusma se rachètent à travers l’Opération Piana

Les forces internationales incarnées par Barkhane et Minusma dans une logique de défiance envers le peuple malien et son armée avaient osé tenir une réunion autour de la sécurité de la ville de Kidal avec le MNLA sans la présence des Forces armées maliennes.

Cette réunion s’est tenue dans la plus grande discrétion à Kidal le 10 septembre 2014. Autour de la table, des responsables de la Minusma, d’autres de l’armée française, mais aussi des cadres militaires du MNLA.

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Objectif : limiter, voire mettre un terme aux déplacements à moto dans la région à travers ce qu’on avait appelé l’Opération antimoto. Plusieurs voix se sont élevées en son temps contre une telle attitude qui semblait dénier au Mali la souveraineté sur cette partie du territoire. Ce fut le cas de l’expert français, André Bourgeot. C’est certainement en guise de rachat que l’Opération Piana a été organisée dans le Gourma.

C’est une Opération qui a mobilisé du 12 au 19 octobre, plus de 400 militaires issus des Forces de défense et de sécurité du Mali (FDSM), de la force française Barkhane et de la Minusma. Ces militaires se sont déployés dans le Gourma pour y effecteur d’importantes patrouilles conjointes dans une zone qui était réputée pour avoir hébergé de nombreux groupes armés terroristes (GAT).

L’objectif principal de cette opération – qui tire son nom d’une localité de Corse du sud, en France – était d’appuyer les FDSM dans la réappropriation du territoire malien, en signifiant aux GAT que leur capacité d’action va être de plus en plus limitée sur le territoire malien, et en sécurisant les axes et les flux logistiques licites.

Cette opération était, selon le jargon militaire commun aux trois entités, « FDSM menant », à savoir que les FDSM avaient déterminé la zone d’évolution des forces, appuyées sur le terrain par les éléments de Barkhane et de la Minusma.

C’est la première fois que les trois entités – dont le surnom est les Trois Mousquetaires dans les différents états-majors – coopèrent ensemble dans un cadre opérationnel sur une si longue durée.

Au-delà des objectifs opérationnels évidents de sécurisation de la zone du Gourma, cette opération a aussi permis de renforcer les liens entre les forces partenaires, de partager des savoir-faire utiles sur un théâtre commun (par le biais de la mise en place d’un poste de commandement tripartite à Gao), et de communiquer sur l’action combinée des FDSM, de la Minusma et de Barkhane au profit des populations.

Jeudi 16 octobre, une délégation du siège de la Minusma s’est rendue à Gao, au PC tripartite, pour un point de la situation par les différents états-majors impliqués dans l’opération Piana. M. Arnauld Akodjénou, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, a assisté en compagnie du chef d’état-major de la force de la Minusma, à un point de situation à mi-parcours de l’évolution de la mission qui n’avait rencontré aucun problème jusque-là.

« Le Conseil de sécurité dans sa résolution 2164 parle de notre contribution à la paix, et pour ce faire il faut protéger les populations par la restauration de l’autorité de l’Etat. Un des éléments clés de cette restauration réside dans les structures de défense et de sécurité. Les FAMa se sont engagées dans cette région à reprendre peu à peu du terrain et c’est dans cette perspective que Barkhane et la Minusma se sont jointes aux Forces armées maliennes dans cette opération Piana. Ceci afin de permettre aux FAMa d’exercer pleinement leur autorité sur cette région qui borde le Niger et le Burkina Faso », a résumé M. Akodjénou.

Apres cette séance d’information au cours de laquelle les détails tactiques de l’opération ont été exposés, la délégation de la Minusma, à laquelle se sont joints des éléments du bureau régional de Gao et de Barkhane, ont pris un hélicoptère Chinook de la Mission pour se rendre de Gao à Fafa, situe à environ 150 kilomètres au sud-est de Gao pour y rencontrer les populations locales et un détachement de l’Opération Piana.

Cette étape a permis aux autorités en déplacement de constater l’importance des actions civilo-militaires et d’en mesurer l’impact directement auprès des populations : « Je suis très content de voir tous ces militaires ici. Il faut reconnaître que les gens se sentaient abandonnés après l’intervention militaire de 2013 », a témoigné un habitant de Fafa. Le médecin du contingent a profité de sa présence pour inculquer aux quelques 400 élevés de l’école de Fafa les mesure préventives de base de lutte contre le virus Ebola.

Avant de partir, les militaires ont distribué des kits scolaires aux écoliers, ravis de cette aubaine imprévue.

« Notre objectif est d’aider les autorités à reprendre pied sur l’ensemble du territoire. Cet exercice est une réussite. J’ai eu le plaisir de voir les populations enthousiastes pour accueillir les forces armées maliennes et leurs partenaires Barkhane et Minusma », a conclu M. Akodjenou.

« Les Trois Mousquetaires sont très unis sur le terrain, et ensemble, ils gagneront », avait indiqué quelques jours auparavant le général Palasset, chef de l’Opération Barkhane depuis N’Djamena, la capitale tchadienne où est installé le PC centrale de l’opération française dans la bande sahélo-saharienne.

Pour rappel : L’Opération Barkhane a vu le jour le 1er aout 2014, et a pris la suite de l’Opération Serval. C’est une opération menée au Sahel par l’armée française qui vise à lutter contre le terrorisme dans toute la région.

 

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