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Après avoir exigé son retrait du Mali : Bamako actionne la justice contre la Minusma

Après plusieurs mois de tensions, rien ne va plus entre l’autorité de transition malienne et la Mission de l’ONU (Minusma) dans ce pays. Bamako vient, en effet, de saisir la justice malienne contre l’instance onusienne accusée d’espionnage au profit des forces étrangères engagées depuis une dizaine d’années dans la lutte contre les groupes terroristes qui prolifèrent dans toute la région sahélienne.

Selon les observateurs, ce rebondissement intervient après la publication d’un rapport de cette même Minusma mettant en cause l’armée malienne dans des «exactions contre les civils» au cours d’opérations antiterroristes. Selon un communiqué diffusé mardi soir, «le procureur du pôle spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale a été saisi d’une plainte» introduite par l’État malien contre les membres de la Minusma qui ont diligenté une enquête parallèle sur des évènements intervenus dans la petite ville de Moura, au centre du pays, entre les 27 et 31 mars 2022. Toujours d’après le communiqué du parquet, ces membres de la Minusma sont considérés comme des «coauteurs ou complices du chef des crimes, entre autres, d’espionnage, d’atteinte au moral des armées de Terre ou de l’Air, de faux et usage de faux et d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État».
Il n’aura pas fallu plus de vingt-quatre heures à l’autorité de transition pour passer de la décision déclarant persona non grata la Minusma dans son ensemble à celle de déférer devant le tribunal les auteurs d’un rapport qualifié d’accablant par une certaine presse occidentale dont les motivations renvoient au précédent dont a résulté le retrait de la force française Barkhane, également indésirable au Mali, ainsi que le gel conséquent du G5 Sahel. Il est vrai que les initiatives du Mali qui s’est délesté de la présence de forces étrangères, censées contribuer efficacement à la lutte antiterroriste depuis dix ans, ont entraîné des réactions identiques au Burkina Faso voisin tandis que le Niger en est encore à s’interroger sur l’efficience de ces partenariats de plus en plus encombrants et contestés par les populations des pays concernés. Toujours est-il que la Minusma paie le prix d’une situation devenue conflictuelle au lendemain de la parution, le 12 mai dernier, du rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, fondé sur une enquête de la Division des droits de l’homme de la Minusma qui accuse l’armée malienne et des combattants «étrangers» -(des Russes, ndlr) – d’avoir exécuté au moins 500 personnes à Moura, lors d’une opération antiterroriste. Un discours anti «junte» s’est accru depuis le retrait de Barkhane et de la force européenne Takuba, dénonçant violemment la présence concurrentielle de la Russie au Mali et dans la région sahélienne, et il semble impacter ce rapport qualifié de «biaisé et reposant sur un récit fictif» par Bamako.

Source: lexpressiondz

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