Désastreux, calamiteux, chaotique…, tels sont les qualificatifs du bilan du 1er quinquennat du président Ibrahim Boubacar Kéita. Plébiscité à la magistrature suprême du pays avec plus de 77% des voix, le « Kankélétigui (l’homme de parole)» a échoué sur toute la ligne, n’arrivant pas à réaliser la moindre promesse de campagne. En première ligne de ce fiasco figure l’élément fondamental qui avait fondé son élection, à savoir la gestion de la crise du nord.
C’est un secret de polichinelle. Tout le monde s’accorde à dire que le président IBK a complètement échoué. Comme le dirait l’autre, l’éléphant annoncé st finalement arrivé avec les pieds cassés. Insécurité, pauvreté, IBK a échoué dans tous les secteurs clés. Sous son premier quinquennat, le tissu social s’est davantage déchiré. Il y a division de toutes les composantes de la nation. De l’avis de plusieurs observateurs avertis, le président IBK a passé le clair de son quinquennat à dormir, laissant le pouvoir aux mains de sa seule famille. Avec son récent appel au rassemblement des Maliens, IBK semble enfin se réveiller en ce début de second mandat.
Il semble comprendre enfin qu’un président de la République doit se mettre au-dessus de la mêlée et rassembler autour de lui tous les fils du pays pour la construction de la patrie. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. IBK l’a certainement compris. Il semble se mettre au diapason de la réalité et de la vérité. Des mots incendiaires, il est redescendu sur Terre. Son coup de fil téléphonique au chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, non moins son redoutable challenger politique, suscite beaucoup d’espoir pour une sortie de crise. Et puis, lisez cette déclaration qui en dit long sur les intentions du président IBK. Il semble enfin se réveiller de son long sommeil qui a paralysé le pays:
«Chacun de nous devrait en toute humilité savoir que isolement nous ne sommes rien, mais ensemble, nous sommes tout. Et nous sommes l’objet d’admiration du monde, singulièrement de l’Afrique et de nos frères africains; qui nous pensent tellement forts, tellement soudés, tellement cohérents, produits d’une histoire fabuleuse, qui n’a pas été celle de tout le monde, elle est singulière, elle a fécondé un humanisme particulier sur les bords du Djoliba. De cela nous sommes des héritiers, puissions-nous chaque fois nous en souvenir et cela nous conduira à beaucoup d’humilité, et c’est ce que vous avez compris en vous dépensant sans compter pour rapprocher les lignes, pour aller à l’autre, pour aller au frère qui n’a pu demeurer insensible à cela et j’eusse été en reste et de loin si je n’avais à mon tour fait le geste de votre confort, en prenant mon téléphone et en appelant mon jeune frère Soumaïla, qu’il ne connaît pas, qui m’a fait un message authentifié et j’ai dit bien sûr qui est ce ton fils moi?, qu’est-ce que cela a d’extraordinaire ? C’est le Mali. Pour moi, rien n’est au-dessus du Mali, aucun sacrifice, d’ego, de quel ego ? Je ne suis pas ici pour cela. Je suis ici pour que ce pays s’adonne à la seule mission qui est la sienne et qui lui est assignée par l’histoire. Venant d’où il vient, il est condamné à rester grand. La grandeur s’accompagne toujours d’humilité, de grande humilité. Pour moi, rien ne vaut le Mali, et il n’y a aucun sacrifice auquel je ne puisse atteindre pour ce pays-là, et au demeurant, ce n’est pas un grand bon sacrifice d’appeler un jeune frère et de souhaiter… et je le ferais les jours à venir, dans le prolongement de ce que vous avez entrepris. Donc, l’ancrage démocratique est la chose la plus sûre de salut pour un pays. Et le Mali de 2019, sorti victorieux de l’épreuve de 2018… Nous ne nous sentons pas un élu diminué qui doit raser les murs, non ! Pour autant, nous sommes conscients qu’au niveau où il se trouve aujourd’hui, ce pays qui est au milieu des défis a besoin de tous ses fils, toutes ses filles, pour que nous venions à chacun. Je vais rappeler la devise chère à Guezo: «si tous les fils du royaume venaient par leurs mains assemblées, boucher les trous de là genre percée, le pays serait sauvé». Oui, c’est cela chacun doit venir, nous n’avons pas la science infuse, le gouvernement tout seul ne peut rien, le chef du gouvernement ne peut rien si vous ne l’accompagnez pas, s’il n’est pas accompagné par l’ensemble des fils et filles de ce pays-là vers le progrès qu’attend le peuple malien. Notre peuple a le droit à son tour de jouir des progrès que l’humanité a accomplis et enregistre tous les jours, et dans tous les domaines que font de cette génération de ce monde aujourd’hui l’une des plus créatives, l’une des plus porteuses en termes à d’amélioration de condition de vie, de confort de vie d’amélioration de l’existence des hommes sur cette Terre, il n’est pas normal que nous en soyons privés. Donc, que notre peuple aussi soit en fin contemporain de ce temps, de ce siècle, c’est notre devoir. Mais comment le réussir si au-dedans nous n’avons pas la paix, pas seulement face à l’ennemi invisible qui de manière sournoise et traîtresse nous oblige à un effort soutenu de défense qui fait qu’aujourd’hui, nous sommes obligés de consacrer près de 22% de nos recettes budgétaires à l’effort de défense et de sécurité au lieu que cela aille dans le confort social et éducationnel …La paix et la stabilité supposent qu’au-dedans, les enfants du même pays, d’un pays paternel, d’un pays qui a connu une situation brillante faite de respect réciproque, de considération de l’autre, de fraternité, bref, ce pays ne va pas avoir le secret de la concorde nationale, de la réunion de ses enfants à son chevet pour son devenir meilleur. Et, c’est pour cela qu’aucun effort en tout cas de notre part ne sera épargné pour que nous avancions. Je ne considère aucun de mes frères comme un ennemi, aucun, nous pouvons avoir des divergences sur la même manière de conduire les affaires sur la Vision à terme, mais s’il est vrai que nous avons le même amour de ce pays, nous ne pouvons que nous retrouver en un pont de convergence pour le bonheur du Mali et des Maliens …Le Mali est un pays béni, de grâce n’en faisons pas un pays maudit, comportons-nous en fils d’un pays béni si Allah vous couvre de sa grâce montrez-vous digne de cette grâce-là. Tout ce qui nous arrive de bienfait n’est pas dû à notre bravoure, au fait que nous sommes les plus élégants, les plus riches, sûrement pas. Mais ce pays qui est un pays singulier, à l’histoire singulière, au passé brillant, fabuleux…». No comment !
Tientigui
Source: Le Démocrate