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APRES 34 ANS DE BONS ET LOYAUX SERVICES DANS L’ARMEE MALIENNE : Le Colonel Issa Diallo témoigne

Le colonel à la retraite Issa Diallo, un témoin privilégié, revient sur l’arrestation de certains officiers et sur le processus de décapitation de l’armée.

officier minusma

38 ans que le temps passe et je me souviens comme si c’était hier. Sous-lieutenant fraîchement sorti de l’Ecole militaire inter-armes (Emia) de Kati. Ce 28 février 1978, au matin, j’étais dans les collines surplombant Bamako. Instructeur permanent au BAI Police, nous étions en train d’exécuter le tableau de travail ; exercice de combat. Le thème portant sur l’assaut, phase finale de l’offensif. Notre objectif : attaquer l’antenne radio phare, de Koulouba occupée par des groupes armés dissidents, détruire et libérer l’endroit. Après l’exposé théorique suit la pratique – conquérir notre objectif l’antenne radio phare.

C’est donc en tirant et en criant « à l’assaut ! » que nous avons conquis l’antenne radio-phare. Hélas ! Ne sachant pas qu’en bas en ce matin du 28 février 1978 sur les rives du grand Djoliba se jouait un drame qui marquera l’histoire de notre pays et de son armée : l’arrestation des officiers supérieurs de l’Armée et de la police accusés de tentative de coups d’Etat et surtout pas les moindres. C’était les plus méritants et les plus compétents : Kissima Doukara et Tiékoro Bagayoko respectivement ministre de la Défense et directeur national de la Police.

C’est après avoir regagné Kati dans l’après-midi que j’ai appris la nouvelle. Mission m’a été donnée d’aller prendre au siège du Comité militaire de libération nationale (CMLN) à Bamako, les officiers Kissima Doukara, Tiékoro Bagayoko et Aliou Traoré arrêtés pour tentative de coup d’Etat.

Commandant par intérim de l’Escadron de chars, l’unité chouchou de Baba Diarra, avec quatre cavaliers de mon unité, je me suis rendu à Bamako au siège du CMLN pour prendre les 3 officiers, les amener à Kati pour les enfermer à la prison des enfants de troupes libérée de ses occupants pour la circonstance. Sur place, un s/officier supérieur m’a remis menottés, Kissima Doukara, ministre de la Défense – Tiékoro Bagayoko, directeur national de la police et Aliou Traoré Cema adjoint de l’Armée de l’Air. Lesdits officiers étaient sous la garde d’un s/officier supérieur de l’Artillerie collaborateur très zélé du Comité militaire de libération nationale (CMLN). Ledit officier dont je préfère taire le nom, me demande de monter prendre lesdits officiers. J’ai refusé en disant que je n’ai pas d’ordre à recevoir d’un subordonné. Alors, il fait descendre les trois hommes menottés avec un bandeau blanc autour du cou. Au bas de l’escalier, j’ai pris possession de trois hommes et je les ai amenés à Kati à la prison où ils vont passer leur première nuit de détention.

Alors, commence pour moi la nuit la plus longue. Je me souviendrai à vie de tout ce qui s’est passé cette nuit. D’abord, certains soldats aigris se sont attroupés derrière la fenêtre de la cellule où était enfermé Kissima pour engager avec lui un dialogue plein d’enseignement. J’ai fait disperser la troupe, mais l’échange de propos à distance continue de plus bel, car Kissima lui-même aimait parler. Ainsi, l’échange a duré tard dans la nuit. J’ai encore en mémoire certains propos de Kissima qui s’avèrent aujourd’hui comme des prophéties, car il faut reconnaître que cet officier avait du mérite. Il avait une vision claire et positive de son armée de son pays qu’il aimait beaucoup. Kissima ne fréquente ni bar ni mess, il était croyant et respecté des hommes. Il était juste bienveillant à l’égard de la troupe, surtout il n’aimait pas la médiocrité, le laxisme.

Je n’ai pas eu de contacts antérieurs ni avec Kissima ni avec Tiékoro. Ils étaient mes chefs et on était loin l’un de l’autre. Mais, j’avais beaucoup d’estimes pour eux de part leur forte personnalité, la compétence avérée dans l’exercice de leur fonction, leur vision des choses, leur amour pour le pays qu’il défend de tout cœur, sacrifice et abnégation garantis. Kissima Doukara est un des officiers à avoir une vision clairvoyante de son armée et de l’avenir. L’armée malienne a encore des matériels, des armes commandés par lui, ministre de la Défense, il voyait grand et avait une ascendance sur les hommes qui le respectent et le craignent. Sa personnalité ne souffrait pas de vulgarité ni de démagogie. Il était un chef.

Quant à Tiékoro Bagayoko, il évoluait à la police qu’il tenait d’une main de fer. Je ne l’ai pas approché, mais je l’admirai à travers ses appréciations sur la pelouse. Le foot qu’il adorait, je le vois encore sur les pelouses vertes canne en main. Tiékoro Bagayoko ne tombe jamais sur quelqu’un au hasard. Il aimait beaucoup sa fonction de directeur de la police et l’exerçait avec compétence, discernement et équité. Avec lui, une grande barrière s’est écroulée et l’Etat est à terre depuis lors. Il était grand, mais petit de taille. C’était un homme.

Je me souviens encore qu’il n’a placé aucun mot lors de sa détention à Kati. La nuit du 28 février, menotté il a eu envie de vider sa vessie dignement. Seul, il ne pouvait pas et moi je n’avais pas les clefs de la menotte. Jusqu’ici je ne savais encore pas d’ailleurs qui les avait. Tiékoro m’a donc informé de son désir de se soulager et de son impuissance à le faire seul, car entravé par ses menottes. J’avoue que j’étais un peu gêné, j’ai donné donc ordre à mon cavalier de l’extraire de sa cellule et l’amener aux toilettes et de l’aider à pisser. Quelle surprise pour moi, Tiékoro ne le voyait pas comme ça et j’avoue qu’il a raison. Il me dit contre toute attente. « Mon lieutenant, je préfère que ça soit vous-même », ça je ne l’ai pas oublié. La charge émotionnelle de cette demande pleine de dignité m’a touché et je me suis exécuté conformément au-dessus de mon aîné, de mon chef. Un détenu qui donne des ordres à ses gardiens est une scène pathétique dont la vision me hantera longtemps après.

L’homme est devenu plus grand encore dans mon esprit. Je ne cesserai jamais de remercier Dieu de m’avoir envoyé en cet instant, une étincelle divine qui m’éclaira dans tout ce que je fais. L’instinct de communication de pouvoir sur autrui en détresse s’effaça de mon cœur qui se remplit d’immunité, de pitié pour un semblable qui a droit au respect de sa dignité. J’ai donc conduit Tiékoro aux toilettes et l’aidé à se mettre à l’aise proprement et dignement, faire sa toilette et le ramèné dans sa cellule. C’est en ce moment qu’une phrase est née dans mon esprit et que je répète très souvent à mes collègues du civil. « L’officier est un monsieur ». J’ai beaucoup médité sur ce qui s’est passé cette nuit. Si grand soit-il le destin d’un homme peut basculer d’un moment à l’autre.

Seul Dieu est grand. Tout le reste, c’est du néant. Tôt le matin, ils sont venus prendre les trois hommes.

J’ai appris par la suite que Tiékoro et Kissima ont été emmenés directement à l’aéroport – direction Tombouctou par un avion militaire. Je ne voudrais pas parler de ce que je n’ai pas vu. 7 ans après, je me suis rendu volontairement à Taoudénit pour voir dans quelles conditions les cavaliers que j’envoyais en mission vivaient. Je n’ai pas eu le droit de voir ces deux hommes. Au retour de mission, j’ai ramené un détenu du groupe qui avait épuisé sa peine. Il se souviendra pour le reste de sa vie du repas que je lui ai offert entre Bouchbeat et Taoudénit. Je pense qu’il vit encore à Missira (Bamako). Ce geste humain a été rapporté ailleurs et mal apprécié par la suite et j’ai subi les conséquences. C’est encore le Maliba qui se réveille, pays des haines et de vengeance. Peu de tolérance, de discernement et de justice. Un dicton populaire ne dit-il qu’il faut qu’il faut que la chèvre de quelqu’un meurt pour qu’un autre fasse une sauce délicieuse. Pourquoi Modibo Kéita a envoyé Fily Dabo Sissoko et autres mourir au désert de Kidal ?

Pourquoi Moussa Traoré a laissé Modibo Kéita mourir emprisonné à Djikoroni-Para ? Pourquoi Moussa Traoré a décapité son armée en 1978 sur simple conflit entre membre du CMLN ? Il a ouvert la voie à la démocratie qui s’est installée à la tête de nos forces armées de défense et de sécurité.

Ce conflit pouvait être réglé sans en arriver à l’anéantissement total de la crème de l’armée et de la police. L’instruction de l’armée en politique n’a pas été heureuse pour cette institution. Elle a fait beaucoup de ravages en son sein. L’armée malienne souffre encore des séquelles de ces complots soi-disant coup d’Etat. Vrais ou faux. Même les démocrates ont utilisé l’armée pour opérer des changements en leur faveur. C’est dire que le pouvoir ne sort pas souvent des urnes. Un pseudo-démocrate, autorité politique déclarait à l’antenne de l’ORTM que le « pouvoir est dans la rue ».Pour l’avoir, il faut donc descendre dans la rue. Le verdict des urnes n’est plus sacré dommage pour un peuple qui ne fait que se tromper qui n’a que regret. « En filila. Nin tou ya don », « on s’est trompé, si on savait », paroles d’internautes. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit-on. Et pour paraphraser un grand homme politique, on peut tromper une partie du peuple un temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps.

Le 19 novembre 1968 au matin, c’est du haut de la colline de Badalabougou que je voyais circuler les BTR-152 et les chars T34 qui ont renversé Modibo Kéita. Au lendemain du coup d’Etat, j’ai observé toutes les réactions populaires et nous élèves-maîtres de l’Ecole normale secondaire de Badalabougou, nous avons marché de la colline au siège du Comité militaire de libération nationale (CMLN) pour aller présenter notre motion de soutien aux militaires. Pour la première fois, j’ai vu de près le lieutenant Moussa Traoré tout frêle au balcon du siège pour nous remercier et tirer le point commun entre nous victimes de la milice populaire du régime Modibo Kéita. Pour la petite histoire, la milice est une fois intervenue pour nous déloger de la colline et nous avons traversé le pont à pied pour rejoindre nos familles. Les élèves maîtres de l’Ensec n’ont pas oublié cela d’où leur empressement à soutenir les putschistes.

Le 26 mars 1991, capitaine j’étais stagiaire à l’académie militaire Nouski, rue de la caserne rouge près de la station de métro « Avia moternaya » à Moscou où je suis sorti en 1992 « Masters of Arts » en science militaire.

Août 1992, je suis rentré au Mali pour être affecté au bureau des opérations de l’Etat-major. Cette note d’affectation ne sera jamais appliquée. Je n’évoquerais pas les raisons ici pour ne pas écorcher certains chefs vivant encore. Chacun a sa petite histoire. Me voilà donc réaffecté à la Commission de suivi du cessez-le-feu (CSCF), officier répresseur tant l’Etat malien, pilotée par le Commissariat au Nord.

C’est là où j’ai passé officier supérieur le 1er octobre 1992.

Chef d’escadron à la Commission de suivi du cessez-le-feu, j’ai assisté à la rencontre communautaire de Gossi avec feu le colonel Bilal Saloum – le capitaine Fayaloyer. C’est là que le président de l’Assemblée m’a demandé de venir servir auprès de lui à l’Assemblée nationale comme son aide de camp. Cette demande fut formalisée et transmise au ministre de la Défense. De retour à Gao, un événement m’obligea à quitter la ville pour Tessalit. Bouye El Moctar où une équipe des militaires maliens escortant la mission de l’Oclalav vient d’être attaquée et détruite par des groupes armés opérant dans le secteur.

C’est donc à Aguel Hoc que l’on m’a remis le message me demandant d’être Aide de camp du président de l’Assemblée, bien sûr si je le voulais. J’ai dit que je suis en mission et qu’à mon retour à Gao, je donnerai ma réponse. J’ai donc continué sur Tessalit, de Tessalit à Baye El Moctar où j’ai récupéré les rescapés de l’attaque, un tamasheq, pour les amener à Tessalit, puis Gao.

Puisqu’on a tué tous les soldats noirs de l’armée et épargnés l’escorte blanche, une mission à la CSCF devait prendre qui juge nécessaire de transmettre aux autorités ma vision des choses. C’est là où j’ai demandé aux décideurs de récupérer le colonel Bilal Saloum du MPA, qu’il peut aider le Mali dans la solution du Nord-Mali. Je n’ai pas été suivi et quelques mois après Bilal Saloum a été assassiné. Les choses allaient prendre une autre tournure. S’il était là aujourd’hui aux affaires, comme l’Agence de cession immobilière (ACI) de l’Adéma avec son clan CMDT. Ici, il y a lieu de noter qu’aucun pacte politique ne fonctionne d’une manière autosuffisante sur ses fonds propres. Les fonds viennent de l’Etat. Après deux ans d’exercice du pouvoir absolu et sans partage, l’Adéma a pu capitaliser des fonds et constituer sa puissante machine électorale qui broie tout sur son passage.

La politique est devenue le chemin le plus court pour atteindre un bien-être dans notre pays et le professeur agrégé de médecine interne occupait le perchoir et les malades mouraient au Point G. Ses visites hebdomadaires au Point G. étaient surtout consacrées aux contrats politiques pour renforcer son parti dont il était le secrétaire politique au sein de ses condisciples médecins. Ça n’a pas été facile hélas !

Pour revenir à nos moutons, c’est à partir de 1968 que nos forces armées et de sécurité ont entamé leur dérive jusqu’à la compromission de leur existence en 2012. Deux choses me paraissent importantes à signaler. L’armée en politique et les conséquences pour elle-même, la gestion interne de cette institution qui a souvent manqué de transparence, d’équité et de justice. Les officiers arrivés au pouvoir grâce à l’armée, l’ont utilisé comme moyen de règlement des différends, dans la gestion du pouvoir et sa conservation. Autrement dit, les armes ont parlé pour faire taire à jamais certains opposants. De 1968 à nos jours, comptons nos compagnons sacrifiés sur l’autel de la haine politique que tout juste après le 19 novembre 1968, les capitaines Yoro et Malick, après Dibi Syllas Diarra et autres. Ensuite Kissima-Tiékoro, j’en passe. Combien de valeurs anéanties. Combien de pertes inestimables, avons-nous subi membres des FAS. Dommage que l’on pouvait éviter ça si la médiocrité n’était pas là, auprès des chefs à catalyser des simples différents en haines féroces longtemps larvées.

 

Témoin et acteur

Si je profite du 38e anniversaire de février 1978. Ce n’est pas par hasard, un événement majeur s’est produit à cette date. Sous-lieutenant fraîchement sorti de l’Emia de Kati, je découvre brusquement une face de nos FAS appelés aujourd’hui Famas. Alors que le trou individuel, la direction de l’ennemi sont le lieu de prédilection du soldat de la République ; la politique devient la voie de l’assouvissement personnel celle la plus courte pour atteindre un bien-être rapide et total.

La « Res-publica » romaine devient la grandeur à partager. Si le partage n’est pas équitable, des problèmes surgissent hélas ! Et conduisirent à des drames. Le 26 mars 1991, on n’a pas hésité à « sacrifier les enfants d’autrui pour monter à Koulouba », (cf discours d’un candidat recalé au 2etour des élections présidentielles 2001) et quoi faire, endormir le peuple par des discours terrifiants, fallacieux, puants de mensonges. On appelle « bilan catastrophique », bilan mitigé » pour cacher la vérité, le « négatif » se mue en « mitigé » la conquête pure et simple du pouvoir pour en jouir par un Groupement d’intérêt économique (GIE) est faussement appeléeRévolution. Mais quelle révolution sans révolutionnaires, sans idéal, sans idéologie, sans conscience, sans vérité hélas ! On trompe qui ? L’histoire retiendra que la démocratie nous a apporté en Afrique que de la Racaille. Et c’est au nom de cette démocratie taillée sur mesure, tropicalisée que l’on suce le sang du peuple d’une manière éhontée. Une démocratie sans démocrates. L’intelligentsia africaine arrivée au pouvoir est foncièrement prédatrice et fallacieuse. D’une manière générale, comment est née la classe politique actuelle des pays africains. Des intellectuels bardés de vrais ou faux titres universitaires se hissent à des postes administratifs juteux de l’appareil d’Etat, pillent et détournent, se constituent un capital qu’ils investissent dans la politique, gagnent là aussi des postes qui les mettent à l’abri de toute poursuite judiciaire. Ces postes politiques sont juteux et ne présentent aucun danger à l’assumer sauf assurer la corruption, l’abus de conscience, le népotisme et quoi d’autres ? On n’a jamais enquêté sur la provenance des fortunes des politiciens, les « nouveaux riches », ce n’est pas seulement en Russie que ça existe malheureusement ailleurs une classe politique de cette nature peut-elle élaborer un bon système de défense et de sécurité dans un Océan de misères et de laxisme ? Une bonne armée, une police irréprochable ? Non ! Non ! Non !

Quant à la gestion interne de nos forces, référons-nous à un seul document que nous avons utilisé pendant un demi-siècle. Celui relatif aux avancements où il est mentionné que l’ancienneté pour 1/3. Le choix, c’est le chef.

Les critères n’étaient pas déterminés. Il était donc subjectif et dépend de la bonne volonté du chef qui fait des choix qui l’intéressent à la place de l’institution. Or, il y a des choix qui servent un homme et des choix qui servent un pays. Et pourtant, c’est cette gestion des ressources humaines qui a fait que la médiocrité a prospéré et pris en otage le pays dans tous ces démembrements. C’est cette médiocrité qui nous a conduit directement au mur. La complicité est devenue un fardeau difficile à assumer les cadres compétents qui veulent servir et non se servir sont marginalisés, combattus, maintenus au bas de l’échelle souvent humiliés ou détruits tout simplement.

Au moment où on parle beaucoup de réconciliation nationale, de paix, de pardon, peut-on réconcilier sans vérité, sans justice ? J’ai appris sans le croire qu’il faut pardonner sans oublier.

L’exercice me paraît difficile même très difficile. Mais c’est un chef démocrate qui s’adresse à son peuple en lui demandant de pardonner sans oublier. Ce chef a toujours plané dans ses discours. Il s’adresse aux Maliens comme à ses étudiants avec des formules creuses, des concepts sans contenu réel.

Auprès des chefs politiques, j’ai beaucoup développé la réflexion et la communication. J’ai transmis des rapports techniques à partir des événements du jour. J’ai fait de la prévention. On m’a rapporté qu’un de ces rapports a été transmis à IBK, Premier ministre, qu’il a apprécié, m’a-t-on dit. Dans ledit rapport, j’ai parlé de la nécessaire mutation des FAS face à une guerre non classique, de l’importance et de la consolidation de trois éléments : le renseignement, la mobilité, la puissance de feu. Le renseignement est surtout un renseignement de contacts plus exploitable, car fait pour éviter la surprise sur le terrain. La mobilité – elle doit être aérienne. L’aéromobilité basée sur l’héliportage « la puissance de feu des armes classiques, des mitrailleuses lourdes, des monotubes faciles à manier, des Zou 23 bitubes sur roulettes tractables à tirs directs. 14,5, 12,7, 21m/m, Zou 23 et Grande P monotube. Nos FAS attendent toujours cette mutation. Et pourtant, c’est cette mutation réussie qui fait que l’armée tchadienne fait la différence sur le terrain avec une mobilité terrestre tactique très développée.

Dieu merci, les Famas peuvent être fiers de leur parcours même si aujourd’hui, elles vivent de l’extérieur. Ce sont les politiciens qui nous envoyaient des dissidents au Nord où nous faisions notre mission de défense et de sécurité. Ces détenteurs politiques étaient avec nous à Tenin-Sacko-Abéibara-Kidal. C’est d’eux que nous avons reçu notre baptême politique en tissant souvent des liens paternels, amicaux inoubliables.

Dieu merci, nous pouvons être fiers. Doubi Facoly a rétabli la vérité dans son livre sur les événements du 26 mars 1991 où on a culpabilisé les FAS en les poussant à demander pardon au peuple. Je crois que c’est la classe politique qui doit demander pardon au peuple si l’on veut écouter le discours de ce candidat recalé au 2e tour. Discours riche en enseignement tenu au stade du 26 Mars. Peuple du Mali ! Mon peuple, vous ne pouvez rien demander à Dieu et l’obtenir si vous ne vivez pas conformément à ce qu’il veut celui qui vous a crée ne dort ni ne somnole guère. Il sait tout. Lui ne l’oublions pas, la vérité lui appartient. Il n’a qu’une et une seule.

Aujourd’hui, l’histoire ne leur donne-t-elle pas raison ? Monsieur le PM, vous avez du pain sur la planche. Ce n’est plus la méthode de Belque et Larque des années 70-71 que vous avez défendu bec et ongle (souvenirs du passé au lycée Terasson et Fougère). Et ne comptez pas sur les Maliens pour vous aider, ils évoluent à un autre niveau. Prenant à témoin l’histoire récente de notre pays et le scandale qui a fait la vue des derniers jours. Enquêtez sur l’origine de ce cadre à défaillance à New York s’il n’est pas de cette racaille jeunesse Adéma qu’Alpha a fait monter à Koulouba en 1991 qui a pris d’assaut le protocole pour se rehausser après aux Affaires étrangères – conseillers ou encore secrétaires particuliers ou agents de renseignement, etc. Beaucoup de ces braillards de la rue lors des manifestations de 91 ont accédé à la fonction publique comme récompense politique. On a ouvert la fonction publique à cette racaille et on a vu des chauffeurs analphabètes qui ne savent pas lire un tableau de bord conduire des VIP, des gardes de corps VIP qui ne connaissent rien en sécurité, sauf de s’agiter ses délinquants à la douane, à la police, à la gendarmerie, dans l’armée. Aujourd’hui, ils sont devenus riches et très riches. Ainsi va la République, Kissima Doukara, Tiécoro Bagayoko ne sont-ils pas morts pour rien ? Paix à leurs âmes. Amen ! Vos compagnons le commissaire Sylla dit Zapata mon compatriote si tu étais là, nous allons tous dormir sur nos deux oreilles.

Kissima Doukara, Tiékoro Bagayoko, les champions de l’excellence de la compétence de l’intégrité.

Tous morts et enterrés à Taoudénit. Que la terre vous soit légère. Amen !

 

Colonel Issa Diallo

 

Source: lesechos

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