Gianni Infantino, juriste italo-suisse, élu président de la Fifa vendredi 26 février, après 17 ans de règne de Sepp Blatter, dans sa première conférence de presse d’après élection,  s’est surtout donné mission de restaurer l’image de la Fifa, engluée dans la pire crise de son histoire, sur fond de corruption à grande échelle.

Les Echos : Pourquoi le nom de Michel Platini n’avait pas été mentionné  dans votre première réaction ?

Gianni Infantino : Bien sûr. Je ne sais pas si j’avais mentionné un nom. Je  n’ai pas mentionné son nom, car je n’ai mentionné personne en particulier, mais je le remercie, pour ce qu’il m’a donné, ce qu’il m’a appris pendant les neuf ans de travail, j’ai une très forte pensée pour lui, vous pouvez me croire.

Les Echos : Si c’était moi qui étais élu, le prochain secrétaire général ne serait pas un Européen, aviez-vous déjà indiqué. Est-ce vous allez changer d’avis après votre victoire ?
G.I. :Je veux travailler avec un secrétaire général fort. J’avais toujours dit que si c’était moi qui étais élu, le prochain secrétaire général ne serait pas européen. Ce n’est pas moi qui vais le nommer, car la décision revient au nouveau conseil entré dans les statuts aujourd’hui. Je voudrais m’adresser au personnel de la Fifa, ils ont traversé une période très difficile, je crois en eux et nous allons faire de grandes choses ensemble.

Je veux aussi m’adresser aux partenaires de la Fifa, les ligues, les clubs et les supporters et je veux leur dire qu’ils seront fiers de ce que la Fifa fera pour le football. Nous entrons dans une nouvelle ère. Aujourd’hui, durant ce congrès extraordinaire, des réformes de fond ont été adoptées. Nous allons travailler sans relâche pour faire en sorte que la réputation de la Fifa redevienne ce qu’elle mérite d’être. Nous devons ramener le football à la Fifa et la Fifa au football.

Les Echos : Quelle sera votre priorité des priorités aujourd’hui ?
G.I. :D’ici 2020, je veux poursuivre un grand développement du football. Je veux voir des actions concrètes menées par la Fifa et par chaque Fédération. Si la Fifa a 5 milliards de dollars de recettes, ce ne doit pas être un problème de mettre 1,25 milliard à disposition des Fédérations, c’est moins de 25 % de ces recettes. Cela doit être la première priorité. Il faudra mettre la main à la pâte pour essayer de réduire nos coûts partout où ce sera possible, ce ne sera pas facile. C’est une ère nouvelle qui s’ouvre pour la Fifa, je vais m’adresser à nos partenaires commerciaux, sponsors, diffuseurs qui doivent retrouver confiance.

Propos recueillis, à Zurich, par

Bakary Diakité

Source: lesechos