Pour la 2ème fois consécutive en début de cette année, les enseignants ont investi la rue à travers les grandes villes du pays. Partout, le mot d’ordre était le même : l’application de la loi N°2018-007 du mois de janvier 2018 en son article 39, portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spécial. Après cette marche, les syndicalistes enseignants et le Gouvernement auront repris le dialogue.
Depuis 2016, l’école malienne est confrontée à ce sérieux problème, notamment les grèves. Ces actions de débrayage à l’actif des enseignants, deviennent de plus en plus récurrentes et paralysent le système éducatif malien.
Si depuis 2016, les enseignants ont mis au centre de leurs doléances l’amélioration de leurs conditions de vie, à travers l’adoption d’un statut particulier leur concernant, l’objet des grèves récentes est basé sur l’application de l’article 39. Pourtant, par rapport à cette demande, le gouvernement n’a pas du tout fait preuve de mauvaise volonté. D’ailleurs, le chef du gouvernement a reconnu la légalité et la légitimé de cette réclamation. Mais, il a aussi, expliqué de façon compréhensible pour n’importe qui, les goulots d’étranglement de la mise en œuvre de cet article, de la façon dont les enseignants le veulent.
Dans un refus catégorique de porter une oreille attentive aux explications du gouvernement, les enseignants ont de nouveau battu le pavé sur toute l’étendue du territoire, cela, à l’appel de leurs syndicats.
A Bamako, les enseignants ont marché de la place de la liberté au monument de l’Indépendance. Pendant cette manifestation, la synergie des syndicats de l’Education a montré encore sa détermination pour la satisfaction de certains engagements pris par le gouvernement lors de la signature du procès-verbal de conciliation du 18 mai 2019 et en plus l’exigence de l’application de ce fameux article 39 de la loi N°2018-007 du 16 janvier 2018.
Dans son mécontentement généralisé, la synergie a dénoncé le mépris du Premier Ministre, Dr Boubou Cissé à leur égard, notamment, lors des négociations sur leur préavis de grève.
Pour la synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2016, le gouvernement est dans le refus manifeste d’appliquer une loi de la République du Mali et le non-respect des engagements pris par le Premier ministre, le 4 octobre 2019 et des instructions du Président de la République, le 5 octobre 2019 à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des enseignants au palais de Koulouba.
Par ailleurs, la synergie charge le gouvernement d’avoir violé les conventions 87 et 98 que le Mali a souverainement ratifié. Il faut noter qu’au lendemain de leur marche, soit le vendredi 14 février 2020, les enseignants et le gouvernement, ont repris le dialogue.
Par Mariam SISSOKO
Le Sursaut