Face aux assassinats répétitifs sévissant à travers la ville de Bamako, les associations islamiques rompent le silence. A travers un meeting de dénonciation de ces assassinats, la communauté musulmane demande au Gouvernement l’application de la peine de mort. Une façon, selon elle, de punir les criminels tapis dans l’ombre.
Le débat sur la peine de mort laissé en stand-by depuis plusieurs années a refait surface suite à de nombreux assassinats enregistrés ces derniers temps. La levée de bouclier a eu lieu avec l’assassinat de l’Imam Abdoul Aziz Yattabaré par un conducteur de tricycle. Profitant de ce cas de figure, le Collectif des Associations Islamiques a battu le rappel en mobilisant ses troupes, la semaine écoulée, pour inviter le Gouvernement à ses Responsabilités. Pour elles, si ces actes sont commis, c’est qu’il y a laxisme en quelque part.
Les auteurs de ces actes ne semblent s’offusquer outre mesure et demandent à l’Etat malien d’appliquer la peine de mort. C’est à ce prix, affirment les Religieux, qu’on viendra à bout des assassinats et autres actes criminels dont sont victimes des innocents citoyens maliens.
Sur ce sujet, deux tendances semblent se dégager du lot.
La première tendance regroupe les Religieux musulmans. Ces derniers réclament à cor et à cri l’application de la peine de mort. Partisans de la loi « œil pour œil dent pour dent », l’application de la peine de mort va diminuer les cas d’assassinats à défaut de les endiguer de façon pure et simple. Pour ces pros peine de mort, c’est son application qui dissuaderait ceux ou celles qui tenteront d’en commettre.
Mais, les défenseurs des Droits de l’Homme ne partagent pas leurs avis. Selon eux, cette option n’est pas la meilleure dans la mesure où les auteurs d’assassinats ne commettent pas sciemment ces actes. Il y a des cas involontaires et des victimes expiatoires. A frapper tout le monde avec le même bâton revient à créer l’anarchie dans le pays. Tout en se prononçant pour des sanctions exemplaires à l’encontre des auteurs d’actes criminels, les défenseurs des Droits de l’Homme demandent l’abolition de la peine de mort. Ils y voient une mesure pour préserver la dignité humaine.
Entre les partisans de la peine de mort et ceux de son abolition pure et simple, l’Etat malien se trouve entre deux feux. Il se trouve dans l’obligation de concilier les deux positions s’il veut garder ses engagements de protecteur des principes de l’Etat de Droit et de préservation de la dignité humaine.
Ambaba de Dissongo
Source: L’Observatoire