Réunis au sein d’un groupe « Anw Tè Son« , les jeunes leaders du Mali viennent de faire du processus des pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le nord du Mali à Alger leur cheval de bataille, en mettant à l’écart les aspirations et colorations politiques. Après l’organisation des journées de réflexion sur le document de paix, le collectif envisage des journées de restitution dans toutes les régions. L’annonce a été faite par le président du parti socialiste Yélen Kura, Amadou Koïta.
« La jeunesse a un devoir face à l’Histoire pour la quête de la stabilité et de la paix. La situation actuelle exige l’union sacrée sans considérations politiques ni partisanes. Les actions de la plate-forme sont donc un acte de solidarité de la jeunesse du Mali envers le pays et envers tous ceux qui ont souffert et qui continuent de souffrir de cette crise », nous a confié le leader des jeunes de l’opposition politique, Amadou Koïta.
Après les journées de réflexions qui ont connu un franc succès, les jeunes leaders se sont intéressés aux huit principaux points du document du médiateur, lors d’une série de plénières. D’importantes recommandations ont été proposées pour clarifier leur position par rapport aux zones d’ombres du document afin de mettre à la disposition du président un rapport qui prenne en compte les aspirations du peuple.
« L’action vise à relever les différents points qui peuvent constituer des inquiétudes ou incompréhensions en faisant des propositions. La plate-forme ‘Anw Tè Son’, félicite l’équipe de la médiation inter-malienne pour la bonne foi des propositions faites. Elle se réjouit du caractère très riche de la proposition qui tient compte des réalités maliennes dans toute leur profondeur. En aidant le Mali à sauvegarder son unité, son intégrité territoriale et la forme laïque, la médiation prouve toute son amitié au Mali et toute sa considération aux aspirations profondes de son peuple qui ne demande que la paix », a expliqué le responsable des jeunes de l’opposition.
Pour le président du Parti socialiste, nul ne doit utiliser la violence comme moyen d’expression dans un Etat fort. C’est pourquoi la plate-forme prône le dialogue comme solution définitive de la crise.
A l’en croire, il y a des lignes rouges tracées par le gouvernement, notamment le caractère intangible et non négociable de l’intégrité territoriale, l’unicité et la laïcité du Mali qui ne doivent aucunement être franchies.
« Nous avons l’obligation de peser tous les mots, voire toutes les lettres et les disséquer, avant que les représentants de l’Etat malien n’apposent leur signature en bas d’un quelque document que ce soit. Le problème du statut particulier de Kidal trouvera sa solution dans le cadre de la décentralisation renforcée, une réforme majeure vers laquelle le Mali est en train d’aller. Elle est, au demeurant, valable pour toutes les régions du Mali », a-t-il expliqué. Et d’ajouter que ce combat sera mené par les jeunes du Mali dans ses séances de restitution dans toutes les régions.
Convaincus de la signature d’un accord de paix dans un bref délai, les jeunes se disent prêts à s’investir dans la réconciliation pour bâtir le Mali dans l’unité.
Bréhima Sogoba