Prolongée jusqu’en fin juillet, l’année scolaire 2018-2019 se poursuit. Alors que les élèves continuent de suivre les cours dans des conditions qui ne sont pas des plus optimales, les séquelles d’une année qui aura été largement perturbée par les grèves des enseignants restent perceptibles. Cette prolongation est vécue dans un climat de fatigue généralisée, en attendant la « grande libération » dans quelques semaines.
« Nous sommes condamnés à travailler jusqu’en fin juillet alors qu’en temps normal nous serions déjà partis en vacances », déplore Abdoul Karim Cissé, élève en terminale au lycée Prosper Kamara. « Nous n’avons plus de distractions parce qu’il y a beaucoup de choses à faire et le plus dur c’est qu’il y a déjà des vacanciers d’autres pays qui sont arrivés dans les familles. Avec eux à la maison, c’est difficile de se concentrer et d’apprendre tranquillement », ajoute-t-il.
Pour Fatoumata Traoré, élève en neuvième année, cette situation est également pénalisante car « nous étions habitués à finir en juin ». « Mais nous comprenons que c’est pour notre bien que le gouvernement a pris cette décision donc nous sommes obligés de nous y conformer », relativise-t-elle.
Il faut dire qu’avec la prolongation de l’année scolaire par le gouvernement, même si les cours se déroulent plus ou moins normalement, l’atmosphère générale dans les écoles est loin d’être conviviale. « Nous voyons des élèves démotivés par la fatigue. Ils devraient arrêter au mois de juin et souffler mais jusque-là ils viennent à l’école. Nous sentons qu’ils sont vraiment fatigués d’un point de vue physique et intellectuel », confie Youssouf Traoré, professeur de lettres modernes au Lycée Ba Aminata Diallo.
Selon lui, dans ces conditions, les différents programmes pourraient être achevés par endroit mais pas dans toutes les disciplines. C’est pourquoi le gouvernement aurait pris des mesures pour palier à la situation. « A la reprise des cours, les inspecteurs sont passés dans les établissements pour vérifier les cahiers de texte et les sujets des examens seront éventuellement formulés en tenant compte du niveau d’avancement dans les programmes », pense-t-il.
Toutefois, l’augmentation du volume horaire proposé par le gouvernement pour accélérer le rythme des cours n’a pas été accepté du coté des enseignants. « Nous l’avons rejeté parce que si la grève a duré c’est parce que le gouvernement n’avait pas su donner à temps des réponses idoines à nos revendications et nous ne sommes pas prêts à faire des sacrifices pour combler le retard accusé », explique Adama Fomba, porte-parole du syndicat des enseignants signataires du 15 octobre 2016.
Journal du mali