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#AnkaHakεw : éviter à des milliers de filles de voir leur avenir hypothéqué par le mariage précoce

Le mariage précoce est pratiqué dans notre société. La sexualité et la responsabilité précoces mettent en péril l’avenir de plusieurs filles. Bayini, 18 ans et mère de deux enfants, est une illustration.

 

Près de 60 % des filles se marient avant l’âge de 18 ans, selon le Conseil consultatif des enfants et des jeunes du Mali (CNEJM). En Afrique, la pratique concerne 4 millions de filles. Elle constitue une véritable atteinte à certains droits fondamentaux des filles.

La loi n°2011-087 du 30 décembre 2011, portant code des personnes et de la famille, a abrogé la loi n° 62-17/AN-RM du 03 février 1962 portant Code du mariage et de la tutelle. Dans son article 281, elle fixe l’âge minimum pour contracter un mariage à dix-huit ans pour l’homme et à seize ans pour la femme. Mais, très souvent, de nombreuses jeunes filles sont données en mariage avant l’âge de 15 ans.

L’âge de mon père

Pour renforcer les liens sociaux, la petite fille est donnée sans son consentement à un inconnu ou un homme beaucoup plus âgé. Bayini, une jeune fille qui a aujourd’hui dix-huit ans, a été mariée de force et de façon précoce il y a trois ans. « Un jour, ma maman m’annonce que mon papa a donné ma main à un voisin du quartier. Je connaissais très bien le monsieur. Divorcé, il est aussi très âgé. Ses premiers enfants sont  plus âgés que moi », raconte-t-elle.

Après son mariage, Bayini n’est pas heureuse comme elle l’avait d’ailleurs prédit. « Souvent, les gens confondent mon mari avec mon père. Je ne mérite pas cela », me dit-elle en larmes.  « J’envie mes autres amies. Elles vont toujours à l’école et sont toujours jeunes contrairement à moi. Je n’aime pas du tout mon mari et j’ai vraiment besoin de quitter ce mariage. Mais mon père s’y oppose, prétextant que j’ai déjà 2 enfants avec lui mon, et qu’il m’aime énormément », continue-t-elle. Elle poursuit : « Mon avenir est hypothéqué

Bayini, comme beaucoup d’autres filles, sont obligées d’arrêter les études à cause des responsabilités précoces de femme au foyer et de maman. Pire, elle est toujours battue par son mari.

Agir pendant qu’il est encore temps

Bien que le code en vigueur autorise le mariage à 16 ans pour la femme, la jeune fille n’est pas mature sexuellement avant l’âge de 18 ans, selon Dr Coulibaly, gynécologue au Centre de santé de référence de Sans-fil en commune II du district de Bamako.

Les conséquences immédiates sur sa santé sexuelle sont nombreuses : frigidité lors des rapports sexuels, cancer du col de l’utérus et des complications lors de l’accouchement. D’autres complications peuvent également survenir, et aboutissent des fois à une césarienne ou au décès de la mère ou de l’enfant au moment de la délivrance. Nous devons agir pendant qu’il est temps pour éviter à des milliers de filles de voir leur avenir hypothéqué.

Source : BENBERE

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