Le Centre international de conférences de Bamako (CICB) a servi de cadre, le jeudi 2 décembre 2021, à la tenue de la cérémonie de lancement des activités du processus d’élaboration de la Charte d’éthique et des valeurs du Mali. A travers cette charte, il s’agira de faire de la culture le socle de la refondation du nouvel homme malien pétri des valeurs de Maaya et du Dambé, citoyen du « Mali Kura ». La charte, une fois élaborée, sera remise au Président de la transition en 2022. Le coût d’élaboration du document s’élève à plus de 160 millions de FCFA. Au cours de la 1ère réunion du Comité de pilotage de la charte des valeurs, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly GUINDO, a fait savoir qu’aujourd’hui, l’édifice national semble menacé par des vents nouveaux.
La cérémonie était présidée par le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly GUINDO, en présence de ses homologues de la refondation, Ibrahim Ikassa Maïga, de la communication, Me Harouna Toureh et d’autres personnalités. «Aujourd’hui l’édifice national semble être menacé par des vents nouveaux. Toutes les sociétés au monde ont basculé d’une manière ou d’une autre vers de nouveaux rivages. La globalisation semble porter des effets corrosifs sur ces vertus et ces valeurs ancestrales. Depuis des décennies, nous progressons vers un effondrement social et moral de la société, à la perte de nos valeurs séculaires considérées inaltérables. L’irrespect des règles de vie commune, la perte des valeurs morales qui accentue le phénomène de la perte de l’autorité parentale, de l’effritement du tissu social et de l’autorité morale de la société, l’affaissement de l’autorité de l’Etat, avec leurs corollaires de corruption, d’incivisme, la dépravation des mœurs, la déviance, etc. Il en résulte également un effet induit pour la jeunesse qui reste sans repères, ni références. A tout cela s’ajoute la « décrépitude » de la citoyenneté », a déploré le ministre de la culture, Andogoly GUINDO. Face à cette crise identitaire et sociale, à la dégradation continuelle de nos valeurs culturelles ancestrales, dit-il, une réponse urgente et appropriée s’avère nécessaire pour juguler ces fléaux à fin d’éviter un effondrement total de notre société. Dans cette perspective, ajoute-il, le Président de la Transition, Chef de l’Etat a instruit le Gouvernement afin que soient prises des mesures pour restaurer ces valeurs qui ont toujours constitué le ferment et le ciment de notre société, d’où la mise sur chantier du document « Charte d’Ethiques et des Valeurs du Mali ». Selon le ministre, la « Charte d’Ethiques et des Valeurs du Mali » sera un document référentiel inspiré des principes, des us et coutumes ancrés dans les valeurs ancestrales et dans la civilisation universelle. « A travers cette charte, il s’agira de faire de la culture le socle de la refondation du nouvel homme malien pétri des valeurs de Maaya et du Dambé, citoyen du « Mali Kura ». Le processus d’élaboration de la Charte se déroulera en deux phases : la phase de collecte, d’analyse et de traitement des informations recueillies et la phase de validation du document référentiel par le forum des légitimités traditionnelles. La Charte ainsi validée fera l’objet d’une remise officielle au Président de la Transition avec la recommandation de son introduction dans le programme scolaire », a-t-il dit. Enfin, le ministre a indiqué que cette Charte une fois adoptée, constituera une base solide, un bréviaire et une boussole pour marquer la volonté du Gouvernement d’aller de l’avant dans la refondation de notre pays, l’édification de la nouvelle nation malienne et d’un nouveau citoyen, le « Maliden kura » pétri de bonnes valeurs. A la suite du ministre, le directeur national de l’action culturelle, Alamouta Dagnoko a fait une présentation dans laquelle, il précise que 27 activités sont prévues pour l’élaboration de la Charte d’éthique et des valeurs du Mali. Enfin, il dira que le coût d’élaboration du document s’élève à plus de 160 millions de FCFA
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain