La mission des administrateurs de la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) entamé le 24 février, s’est poursuivie ce mercredi avec la visite des deux centres de santé de la ville de Kayes. Au-delà des problèmes administratifs, les structures partenaires manquent d’équipements de travail. Ce qui joue sur la qualité des services.
La mission conduite par Mme Seynabou TOURE s’est rendue, le mercredi 26 février 2020, successivement au centre de santé communautaire de Kayes N’Di et au centre de santé de référence de Kayes Ba, deux structures qui ont offrent des services AMO. Dans ces centres de santé, les problèmes, outre les difficultés de circuit, sont liés au manque d’équipements de travail.
Au CSCOM de Kayes N’Di, les membres de la délégation ont échangé avec les responsables du comité de gestion du CSCOM et le personnel prescripteur d’AMO. Ici, les acteurs souhaitent qu’ils soient autorisés à donner des médicaments de spécialité.
« Souvent, le traitement des maladies nécessite la prescription de certains médicaments de spécialité. Du fait qu’on n’est pas autorisé à faire ces prescriptions, des patients assurés préfèrent aller directement dans d’autres structures. En réalité, on nous boude », a indiqué le médecin, Seydina Ousmane THIERO.
Selon les responsables des services techniques de la CANAM, le système AMO n’a pas le droit de toucher au fonctionnement traditionnel de la pyramide sanitaire.
« On a voulu respecter le principe en vigueur. C’est ceci qui limite la prescription des spécialités dans les centres de santé au bas de l’échelle », a indiqué N’Tji DIARRA, le nouveau directeur régional de la CANAM. En clair, l’AMO n’a fait que suivre la pyramide sanitaire de l’État.
Par ailleurs, les prescripteurs ont demandé d’être formés. Sur place, la cheffe de la délégation a instruit au directeur régional de la CANAM de tenir une séance de mise à niveau au plus tard au mois d’avril prochain.
Après cette étape, le cap a été mis sur le centre de référence de santé de Kayes-Ba. Contrairement au CSCOM de Kayes N’Di, les problèmes dans ce centre sont liés à la connexion internet et à l’exiguïté de guichet de l’espace AMO. Cet endroit fait à peine 2 min 2 s, a précisé M. Albachar Hamidou DICKO, le médecin du Csref.
« Ils ont quatre personnes à travailler dans cet espace. C’est vraiment inhumain. C’est un endroit qu’on ne doit même pas réserver à un animal. Pendant les périodes de canicule pour qui connaît la chaleur de Kayes, les gens souffrent le martyre. Très souvent, ils abandonnent le guichet pour travailler sous les arbres », a indiqué le Dr DICKO.
Sur la situation, il a rappelé avoir alerté la CANAM, mais en vain. Toujours, c’est le statuquo. Pour lui, l’efficacité dans le service dépend aussi des conditions de travail des agents.
« C’est pitoyable ce que ces agents vivent », s’est-t-il indigné.
À cause de cette situation, on n’arrive pas à assurer les services de nuits, a-t-il regretté.
« Je ne peux pas prendre la responsabilité de laisser ces agents dormir dans cet espace. Donc, à partir de 22 h, ils arrêtent les services », a affirmé M. DICKO. Ce n’est pas le principe, mais il estime que le meilleur choix pour préserver la dignité des travailleurs de sa structure.
Quant au problème de connexion internet, il est aussi criard. Le service est très ralenti à cause de cette problématique qui occasionne également d’énormes pertes pour le centre, a souligné M. Modibo DOUMBIA. Il est comptable du centre.
« Chaque fois que la connexion est de très mauvaise qualité, les agents affluent ici de partout pour les services AMO. En ce moment, on est dans l’impossible de faire les contrôles nécessaires », a relevé M. DOUMBIA. Une très bonne connexion internet pourrait minimiser cette préoccupation assimilable à des cas de fraudes.
Sur ces deux situations, la mission a décidé d’en faire une sorte recommandation afin qu’elles soient résolues rapidement.
Par Sikou BAH
Info-Matin