Dans cette interview, la chanteuse et guitariste, Altimy Tamboura, un pur produit de l’Institut national des arts (INA) et du conservatoire, évoque ses débuts dans la musique et ses futurs projets.
Comment êtes-vous venue dans la musique ?
La musique, j’ai eu la passion depuis toute petite. Je chantais en classe pendant les compositions et j’avais les meilleures notes. Mais que cela devienne un travail, c’est parti sur les études en 2000. C’est grâce aux études que je suis dans la musique.
Lors de la journée de la liberté de la presse, vous avez dédié un single aux journalistes. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Ce single s’appelle «bogna» qui veut dire respect en bamanan. L’inspiration est venue juste avant le concert que j’ai fait au Patio de l’institut français de Bamako, c’était juste le 13 octobre. En décembre, ils ont tué les deux journalistes français. En dix jours, j’ai pu composer une chanson. Ce n’était pas aussi mûr, mais je l’ai chantée lors du concert et cela a plu aux gens.
Expliquez-nous un peu comment ça se passe au niveau des concerts ?
Je fais beaucoup de concerts, des concerts sumu. Je travaille avec différents musiciens au Mali et cela me permet de sortir plus, d’aller faire le sumu, mais ce n’est pas le sumu «griotique» ; juste le sumu du terroir malien. Les concerts, j’en ai vraiment fait beaucoup. Le dernier grand concert, c’était en 2011 au Brésil avec le groupe Rivière Noire, qui est un grand groupe composé de grands musiciens comme Jean Le Motte, le producteur de Salif Keïta dans l’album Moffou et Bemba, et Orlandon Morerresse qui est une grande star brésilienne qui remplit le stade Maracaña. Pour ce concert, je suis allée le faire avec Bako Danion, mais après, je chante tous les soirs au Bar de l’hôtel de l’Amitié de Bamako avec le groupe Laïco Band depuis 2009. Pour mon propre projet solo, je fais des petites et grandes prestations avec ma guitare. Le préparatif de l’album est aussi en cours : j’en suis au premier.
Quels sont vos futurs projets ?
C’est d’abord le livre et l’album. Je suis en train d’écrire mon premier livre, cela va être un livre de discussion. Mon autobiographie qui va parler de ma carrière de 2000 à 2013, car j’ai commencé la musique en 2000 à l’INA, en passant par le conservatoire. J’aimerais que les gens me connaissent à travers les écrits d’abord, même si je sais que mes chansons tournent dans les radios. Mais, le livre sera encore mieux.
Avez-vous un message à la jeune génération qui veut se lancer dans la musique ?
Je dois leur dire que la musique n’est pas une mission facile du tout ; cela n’est pas toujours gagné. C’est en connaissance de cause que je parle. Il faut que les jeunes travaillent et acceptent de travailler. J’enseigne la musique dans les lycées et c’est le conseil que je leur donne chaque fois. Tout ce que vous pouvez faire pour aider le Mali, pour la culture et l’art maliens, c’est de travailler. Et puis, on va gagner.
Un petit mot pour terminer cette interview…
Le dernier mot, je lance un appel aux Maliens, d’être unis, car notre pays est en train de passer un moment dur. Je veux dire le plus difficile que je n’aie jamais vu. Nous devrons être unis ; nous devons nous dire que c’est d’abord les Maliens qui doivent construire et non détruire le Mali. Nous devrions nous remettre ensemble, en chantant ensemble pour le Mali.
Arouna Sissoko (stagiaire)
Source: Le Débat