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Allocution du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la MINUSMA Monsieur El-Ghassim Wane à l’Atelier sur la présentation du nouveau mandat de la MINUSMA et le renforcement du soutien au plan d’action du Gouvernement

Excellences les membres du Gouvernement et autres hauts responsables maliens,

Chers collègues de la MINUSMA,

Mesdames et Messieurs

Je voudrais tout d’abord exprimer ma profonde reconnaissance au Premier ministre Choguel Maiga pour le soutien qu’il a apporté à la tenue de cet atelier. Je vois dans cet engagement personnel, ainsi que dans la présence de nombreux Ministres et autres hauts responsables maliens une preuve de plus de l’attachement des autorités de la Transition au partenariat avec la MINUSMA au service de notre objectif commun d’un Mali en paix et stable.

L’atelier qui nous réunit ici est une première, et notre vœu – ardent – est qu’il devienne une activité régulière, organisée annuellement. Il intervient au lendemain de l’adoption de la résolution 2485, qui a renouvelé le mandat de la MINUSMA, ainsi que de la présentation par le Premier ministre du Plan d’action du Gouvernement suivie, quelques jours après, de son approbation par le Conseil national de transition.

L’objectif poursuivi est triple: d’abord, mieux cerner les synergies existantes entre le Plan d’action et notre mandat – celles-ci sont nombreuses; ensuite, clarifier nos attentes respectives pour promouvoir la nécessaire unité de pensée et la responsabilisation mutuelle; enfin, convenir d’actions spécifiques pendant la période restante de la Transition, en ayant à l’esprit l’importance que revêt leur synchronisation comme condition essentielle pour leur imprimer l’efficacité attendue.

De façon plus générale, cet atelier, dans notre esprit, se veut comme une manifestation de la force de notre partenariat et comme une volonté d’œuvrer à son renforcement continu.

Les défis auxquels le Mali est confronté sont immenses et multiples. Ils sont d’ordre politique et sécuritaire. Ils s’inscrivent dans plusieurs échelles : locale, nationale et régionale. Plus fondamentalement, et ainsi que cela ressort clairement du Plan d’action du Gouvernement, ils sont le produit de problèmes de gouvernance dont le règlement permettra au Mali d’asseoir la paix et la stabilité à laquelle aspire si profondément son peuple sur des bases plus durables.

La Transition s’est fixée comme objectif, dans la période qui lui est impartie d’assurer le retour à une vie constitutionnelle normale ; de relever certains des défis auxquels le Mali fait face ; et, là où l’action requise ne peut se déployer que sur la longue durée, de poser les jalons qui permettront de s’attaquer à la racine même des crises récurrentes que le Mali a connues ces dernières années.

La tâche est assurément immense et complexe ; mais elle n’a rien d’impossible. Elle l’est d’autant moins que les autorités de la Transition ont clairement marqué leur détermination à remplir les engagements qu’elles ont pris et que leur démarche est sous-tendue par une vision claire de ce qu’il importe de faire.

Dans ce contexte, il est attendu de la communauté internationale qu’elle renforce son accompagnement de la Transition pour que celle-ci soit un succès et marque une avancée tangible et significative tant pour le Mali et les Maliens que pour la région dans son ensemble.

Certes, la restauration de la paix et la stabilisation du pays sont une responsabilité qui incombe d’abord et avant tout aux Maliens, ceux qui sont aux affaires et ceux qui ne le sont pas: tous ont l’obligation de privilégier l’intérêt national en ces moments de grands périls; tous ont l’impérieux devoir de ne ménager aucun effort pour être à la hauteur des enjeux et des défis de l’heure.

Mais pour réussir le Mali a besoin d’une solidarité internationale continue et accrue. En fait, il s’agit d’un devoir de solidarité dont la communauté internationale doit s’acquitter envers un de ses membres confronté à des difficultés forcément passagères. C’est un devoir qui participe de l’intérêt bien compris de tous, tant il est vrai qu’un Mali en paix sera un atout formidable pour la région et bien au-delà.

À cet égard, je voudrais réitérer ici l’engagement de la MINUSMA à aider et à accompagner du mieux qu’elle peut, et dans le cadre du mandat qui est le sien, l’action des autorités et autres parties prenantes maliennes. Des efforts importants ont été, et continus d’être, consentis. Nous tirons fierté du dévouement des femmes et des hommes déployés sur le terrain, de ce qu’ils accomplissent quotidiennement au service des populations et en appui à l’Etat malien dans des conditions qui – et c’est un euphémisme – n’ont rien de facile. Plusieurs d’entre eux ont payé de leur vie leur engagement en faveur de la paix au Mali. Je m’incline devant leur mémoire, ainsi que devant celle des membres des forces de défense et de sécurité maliennes et des autres forces internationales tombés sur le champ d’honneur.

Pour soutenue qu’elle soit, nous savons aussi que notre action, comme toute œuvre humaine, est perfectible. Notre souci est, chaque jour, d’en accroître l’efficacité ; de faire en sorte que la Transition mène à bien les tâches attendues d’elle. Nous le devons aux Maliens ; nous le devons au Mali.

Cet atelier nous aidera à identifier les voies et moyens d’un appui plus efficace au Mali dans les trois axes prioritaires de la Mission, à savoir la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger ; la stabilisation du Centre, qui est hélas aux prises avec une violence multiforme ; et l’appui à la conclusion réussie de la Transition. Le Plan d’action du Gouvernement a énuméré nombre de mesures dont la matérialisation ouvrira la voie à des avancées décisives dans chacun de ces domaines.

Nous nous réunissons ici sous le sceau de l’urgence. D’une part, parce que le temps qui reste avant la fin de la Transition est court ; de l’autre, parce que les populations qui, au quotidien, font face au fléau de la violence et à des privations de toutes sortes ne peuvent attendre plus longtemps pour retrouver les conditions minimales d’une vie normale. C’est dire que nous avons un double impératif : celui de la célérité dans l’action et de l’efficacité dans le résultat. Les massacres intervenus hier en différentes localités du cercle d’Ansongo (Gao) sont un triste rappel de ce double impératif.

Au-delà de l’identification des actions spécifiques à entreprendre dans les semaines et mois à venir, il est aussi souhaitable que notre rencontre débouche sur la mise en place d’un mécanisme de coordination. Celui-ci nous permettrait d’échanger régulièrement sur les questions d’intérêt commun, d’assurer que nos efforts respectifs se complètent et se renforcent mutuellement, et de disposer d’une plus grande visibilité de ce qui est fait par vous en tant qu’autorités et par nous comme vos partenaires.

Je ne saurais terminer sans exprimer mes sincères remerciements aux autorités maliennes pour la coopération entière qu’elles nous apportent dans l’accomplissement de notre mandat. Nous savons pouvoir compter sur la poursuite de leur soutien, tout comme elles peuvent compter sur notre engagement indéfectible aux côtés du Mali en cette étape critique de son histoire.

Je vous remercie, et forme le vœu de délibérations réussies.

-FIN –

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