Un ancien infirmier, Niels Hoegel, a admis, mardi, avoir tué 100 patients. C’était au premier jour de son procès, dans la plus grande affaire de meurtres en série de l’histoire de l’après-guerre en Allemagne.
Hoegel, âgé de 41 ans, a déjà passé près de 10 ans en prison pour le décès d’autres patients. Il est accusé d’avoir intentionnellement administré une overdose médicale à ses victimes, afin qu’il puisse les ramener à la vie au dernier moment.
Alors que la procédure s’ouvrait dans la ville d’Oldenburg, dans le nord du pays, le président du tribunal, Sebastian Buehrmann, demanda si les charges retenues contre lui étaient exactes. Hoegel répondit doucement «oui».
«Ce que j’ai admis a eu lieu», a-t-il déclaré à la salle d’audience encombrée de dizaines de parents en deuil.
Les procureurs affirment qu’au moins 36 patients ont été tués dans un hôpital d’Oldenburg, où il travaillait et environ 64 autres dans un dispensaire situé à proximité de Delmenhorst entre 2000 et 2005.
Plus de 130 corps de patients décédés sous la surveillance de Hoegel ont été exhumés, selon un cas que les enquêteurs ont qualifié “d’inédit en Allemagne à notre connaissance”.
Christian Marbach, l’un des 100 plaignants au procès, a déclaré qu’il était scandaleux que Hoegel ait été autorisé à tuer impunément pendant une période aussi longue sans l’intervention des autorités hospitalières ou des forces de l’ordre.
“Ils avaient tout ce dont ils avaient besoin (pour l’arrêter), vous ne devez pas nécessairement être Sherlock Holmes”, a déclaré à l’AFP Marbach, le petit-fils de l’un des patients.
Pris en 2005 alors qu’il injectait un médicament non prescrit à un patient de Delmenhorst, Hoegel avait été condamné en 2008 à sept ans de prison pour tentative de meurtre.
Un deuxième procès a eu lieu en 2014-2015 sous la pression des familles des victimes présumées.
Il a été reconnu coupable du meurtre et de la tentative de meurtre de cinq autres victimes et condamné à une peine maximale de 15 ans.
C’est alors que Hoegel a avoué à son psychiatre au moins 30 autres meurtres commis à Delmenhorst. Cela a incité les enquêteurs à examiner de plus près les morts suspectes à Oldenburg.
Les enquêteurs disent que le bilan définitif pourrait atteindre 200, mais craignent qu’ils ne le sachent jamais, car les corps de nombreuses victimes possibles ont été incinérés.
Hoegel semble avoir suivi une procédure similaire à chaque fois, en commençant par l’injection d’un médicament ayant déclenché un arrêt cardiaque, puis par une tentative de réanimation souvent vaine.
Les procureurs disent qu’il était motivé par la vanité, par ses talents pour sauver des vies humaines et par le simple “ennui”.
Le choix de la victime semble avoir été entièrement aléatoire, avec des âges allant de 34 à 96 ans.
Source: afrikmag