L’Institut national de santé publique (INSP) a organisé, ce mardi 17 septembre 2024, un atelier de projet de Référentiel sur l’élevage d’insectes pour la production d’aliments pour les animaux, au sein de ladite structure. L’ouverture des travaux était présidée par la directrice nationale adjointe, Pr Fatou DIAWARA. C’était en présence du directeur technique de l’Institut de l’économie rurale (IER), Dr Hamadoun Amadou ; du Coordinateur national du projet de Référentiel, Moussa DOUCOURE ; ainsi que les participants.

Ce référentiel vise à mettre en place un système de sécurité sanitaire des aliments issus de l’élevage d’insectes destiné à l’alimentation animale, tout en tenant compte des aspects de production, de transformation, de transport, entreposage, commercialisation et échantillonnage afin de limiter les risques pour la santé des consommateurs.
Désormais, ce référentiel s’ajoute aux principes d’hygiène alimentaire déjà établis par la Commission du Codex Alimentarius pour prendre en compte les aspects particuliers de l’alimentation animale.
Dans ses explications, Pr Moussa CISSE, enseignant-chercheur et membre du projet a soutenu que le Mali avait besoin de la validation des normes pour l’utilisation des insectes dans l’alimentation des animaux. Selon lui, il y a un projet au Mali appelé ‘’mouche soldat noir’’ qui est financé par l’Agence norvégienne pour le développement à travers l’ITA qui a bien voulu aider quatre pays en Afrique (Mali, Niger, Congo, et le Ghana) à pouvoir expérimenter la technologie ‘’mouche soldat noire ‘’.
Le Professeur CISSE a signalé, dans son propos, que la technologie ‘’mouche soldat noir’’ est une mouche qu’on trouve très généralement dans ces pays cités, et qui a des qualités hors pairs. Il a révélé que cette mouche pourrait faire la bioconversion des déchets domestiques et organiques.
Par ailleurs, il a ajouté que la ‘’mouche soldat noir’’ pourrait transformer les déchets domestiques en engrais organique qui peut être utilisé par les agriculteurs.
Selon Pr Moussa CISSE, la ‘’mouche soldat noir’’ seule peut contribuer à la dégradation des déchets pour assainir l’environnement.
Aussi, explique-t-il, elle peut être utilisée comme source de protéine, la larme pour nourrir les volailles et les poissons qui vont aider les êtres humains.
Il a rappelé que le Mali dispose des Unités Centrales qui sont des usines de production pour permettre d’élever la mouche et de la produire en grande quantité pour la dégradation des déchets et pour la nourrir des poissons et des volailles.
Depuis quelques années, selon lui, le Mali ne disposait pas de standard. Car, pour pouvoir utiliser ce produit dans l’alimentation des animaux, selon les explications du Pr CISSE, il faudrait que l’État malien puisse avoir un document qui autorise l’utilisation de ces produits.
Il a déclaré que la validation de ce Référentiel va autoriser l’utilisation de ce produit dans l’alimentation des animaux. Enfin, Pr Moussa CISSE a annoncé que la prochaine étape sera l’autorisation de mise en vente de ce produit sur le marché.
Quant à la directrice adjointe de l’INSP, Pr Fatou DIAWARA, elle a fait savoir que les insectes offraient des avantages significatifs : leur production nécessite moins de terres, d’eau, et ils génèrent beaucoup moins de gaz à effet de serre que les sources traditionnelles de protéines animales.
La présidente de la séance, Pr DIAWARA a témoigné que de plus, ces insectes peuvent être nourris à partir de sous productions agricoles, tout en contribuant à la réduction du gaspillage alimentaire.
La DGA de l’INSP a avancé que leur incorporation sans les régimes alimentaires des animaux d’élevage pourrait alléger la pression sur des ressources précieuses comme les farines de poissons. Cependant, comme tout secteur émergent, explique-t-elle, l’élevage d’insectes présente des défis qu’il nous appartient de surmonter ensemble.
Pour terminer, Pr Fatou DIAWARA s’est réjouie que la validation de ce document (référentiel) fournirait une base solide pour le développement de l’industrie, en assurant la sécurité, la qualité, l’efficacité de la production et de l’utilisation des insectes.

Par SABA BALLO