Le juge du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger a prononcé, ce lundi, une peine de 20 ans de prison ferme à l’encontre de l’ancien ministre de l’Énergie, Chakib Khelil, en poste pendant 10ans sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika pour corruption.
Le procureur du tribunal de Sidi M’hamed à Alger a requis 20 ans de prison ferme contre Chakib Khelil et 10 ans ferme pour l’ancien patron du géant public des hydrocarbures Sonatrach, Mohamed Meziane, jugé lors du même procès. Les peines de prison requises sont assorties avec une amende de 2 millions de dinars soit 12 500 euros, avec confiscation de tous les biens de M. Khelil ainsi que ceux de sa famille. Le parquet a également demandé la confirmation du mandat d’arrêt international lancé en septembre 2019 contre l’ancien ministre, en fuite à l’étranger. Par ailleurs, les deux anciens hauts responsables sont poursuivis avec d’autres Co prévenus pour corruption, abus de fonction et conclusion de marchés en infraction aux lois et à la réglementation. Lors de ce procès, plusieurs entreprises étrangères actives dans le secteur énergétique sont également poursuivies. Ingénieur en pétrole, Chakib Khelil a travaillé pendant plusieurs années pour le compte des compagnies américaines, avant de prendre en 1999, les commandes du ministère de l’Énergie en Algérie. Cependant M. Khelil, avait quitté le gouvernement en 2010 après avoir été éclaboussé par des accusations de malversations financières contre le président directeur général et des hauts cadres de l’époque du groupe Sonatrach, finalement condamnés à une peine de 5 ans de prison. En 2013, la justice algérienne avait émis un mandat d’arrêt international contre lui dans le cadre d’une enquête sur le versement de commissions par une filiale du géant italien ENI (société nationale italienne des hydrocarbures) pour l’obtention de contrats en Algérie, un scandale qui a fait l’objet de plusieurs procès en Italie et en Algérie. Les accusés étaient poursuivis pour la réalisation du complexe gazier d’Arzew (Oran) en 2008, lors duquel le groupe italien Saipem a été privilégié, sur instruction de l’ancien ministre, au détriment d’une société émiratie qui avait pourtant présenté une meilleure offre. En outre deux représentants du groupe italien, en l’occurrence Gilbert Bulato et Massimo Gallipoli Steal, sont aussi condamné à une peine de 5ans de prison ferme avec une amende d’un million de dinars chacun. Réfugié aux États-Unis, Rappelons qu’il était rentré en 2016 en Algérie après l’abandon des poursuites contre lui avant de repartir à l’étranger lorsque la procédure a été relancée. De même après la chute de l’ex président Algérien Abdelaziz Bouteflika le 2 avril 2019 sous la pression des manifestants du mouvement de protestation Hirak et l’armée, la justice a lancé une série d’enquêtes sur les affaires auxquelles étaient mêlés les hommes de son entourage.
Mariam Guindo, Stagiaire
Source: LE PAYS