(De notre correspondant à Alger)
Alors que tout le monde s’attendait à la tenue de ce Conseil des ministres, prévu pour ce mercredi 25 septembre et devant intervenir deux semaines après le remaniement ministériel du 11 septembre, voilà que la nouvelle de son annulation tombe comme un couperet. Elle a laissé ébahi plus d’un. La voie aux spéculations est désormais grandement ouverte.
Tout était fin prêt pour que le Président Bouteflika réunisse les membres du gouvernement au Palais d’El Mouradia. Et plusieurs avant-projets de loi, dont celui de la loi de finances de 2014, devaient y être étudiés. Mais cette réunion, dont la dernière tenue remonte à la fin du mois de décembre 2012, est annulée. Ce qui relance le doute quant à l’incapacité du Président d’assumer ses fonctions.
Le premier magistrat du pays est, par voie de conséquence, donné comme étant toujours incapable de s’adonner à une activité importante, nécessitant des efforts physiques intenses. Pourtant, la tenue de ce Conseil est d’une importance non des moindres avec pour but essentiel de lever le doute et les zones d’ombre entourant son réel état de santé. Il devait aussi marquer la reprise officielle des activités du Président, après plus de sept mois d’éclipse, conséquence d’un accident vasculaire cérébral qui l’a obligé, un certain 27 avril 2013, à une hospitalisation au Val-de-Grâce, en France. En l’absence d’explication officielle, les rumeurs vont bon train. Si pour certains, ses médecins l’auraient dissuadé de trop se donner, d’autres l’expliquent par une volonté de cacher la réalité pour ne pas être en mauvaise posture, au point de compromettre son avenir politique. Surtout que la rumeur de la prolongation de deux années supplémentaires de son mandat est toujours pesante.
Le début du mois de septembre a pourtant été marqué par la relance des activités du Président. Les audiences « spéciales » ont repris dès le 3 du mois avec Gaïd Salah et Sellal. Il a ensuite tenu à s’entretenir à Alger, avec le président du mouvement Ennahda, Rached Ghannouchi et celui du mouvement Nidaa Tounes, Béji Caid Essebsi. La question demeure donc entière et les prochains jours s’annoncent très chauds en terme de spéculations et d’interprétations tendancieuses et préélectorales.
Pour l’heure aucune réaction des partis d’opposition et les autres formations qui siègent dans le gouvernement ne veulent pas en faire une lecture. C’est le wait and see qui prédomine.