Bref, langage diplomatique classique qui n’éclaire en rien sur les conséquences de ce rappel qui a pris les Français par surprise. Un diplomate français à Alger dit d’ailleurs ne pas avoir été informé de cette démarche par les autorités algériennes. Une source diplomatique française admet que ce rappel de Salah Lebdioui ne sera pas sans conséquences sur les relations entre les deux pays, sans pour autant s’appesantir sur la nature de ces retombées. « C’est une mesure symbolique, confie-elle sous le sceau de l’anonymat. On rappelle un ambassadeur quand on n’est pas content du pays hôte. Paris a rappelé le sien à Rome lorsque le ministre Salvini a insulté la France. »
Billard à plusieurs bandes
A Alger comme à Paris, tout le monde marche sur des œufs et le silence est érigé en loi. D’autant que ce nouvel accès de fièvre entre les deux capitales survient deux mois à peine après la convocation, fin mars, de l’ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, par les autorités du pays. Là encore, le motif – officiel – du courroux était lié à des propos tenus sur la chaîne publique France 24. À l’antenne, un expert s’en était pris avec véhémence au président Abdelmadjid Tebboune et au régime algérien. Là encore, réponse convenue de la diplomatie tricolore : les médias français jouissent d’une totale indépendance.
“Le rappel de l’ambassadeur algérien est-il un geste”