Dans cet entretien exclusif, le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale des juniors garçons de basketball, Aladji Dicko, parle de l’état d’esprit par lequel il a pris la fonction, dévoile son parcours sportif et précise sa mission de sélectionneur national ainsi que son appréciation du basketball malien.
Aujourd’hui : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Aladji Dicko : Je me nomme capitaine Aladji Dicko de la Garde nationale et entraineur de basketball. Actuellement, je suis le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale des juniors garçons de basketball.
Vous venez d’être nommé sélectionneur de l’équipe nationale des juniors de basketball. Dans quel état d’esprit avez-vous pris fonction ?
D’abord, c’est dans un état d’esprit très serein et avec beaucoup d’émotion que j’ai pris cette fonction. Parce que c’est une grande tâche et une grande responsabilité d’être sélectionneur d’une équipe nationale. J’ajouterai aussi que cette mission que les responsables de la Fédération malienne de basketball m’ont confiée n’est pas facile et n’est pas impossible non plus. Donc, je veux me donner à fond pour être à la hauteur des souhaits.
Pouvez-vous rappeler à nos lecteurs votre parcours sportif ?
Parlant de mon parcours sportif, je dois sire que j’étais omnisports. C’est-à-dire j’ai pratiqué presque toutes les disciplines sportives, de l’athlétisme en passant par le football, l’handball, le volley-ball, etc. Je vous avoue que je n’ai pas été un grand basketteur, mais plutôt un grand footballeur et d’ailleurs je sais mieux jouer au football qu’au basketball. Je pense que c’est le destin qui a voulu que je sois entraineur de basketball. Je vous rappelle que depuis le bas âge, j’ai commencé à m’intéresser à l’encadrement au niveau du basketball. Ce qui a fait que j’ai débuté mon premier stage d’animateur de basketball en 1993. Donc, depuis lors, j’ai commencé à faire le coach et plus tard, quand je suis arrivé à Bamako, j’ai continué à entrainer au Centre Alkaya Touré (CAT) pendant quelques années, avant de rejoindre l’Union sportive des forces armées et de sécurité (Usfas) où j’ai été avec la catégorie des garçons. Avec cette équipe, nous avons pu rehausser le niveau de l’équipe en faisant de très bons résultats cette année-là. Après les garçons, j’ai pris les dames de l’Usfas en 2007, année où j’ai même remporté la Coupe du Mali et la Super Coupe. Avec cette performance, les responsables du Djoliba AC (DAC) m’ont sollicité pour être entraineur principal des juniors garçons et ensuite l’entraineur des seniors garçons. Après avoir passé un bon moment au Djoliba AC, je suis retourné au centre Alkaya Touré, à l’Usfas et au Centre Bintou Dembélé (CBD) de Koulikoro où l’équipe a été deux fois vice-championne du Mali. Ce qui n’était pas arrivé avec une équipe régionale depuis un bon moment.
C’est après tout cela que les responsables de l’Usfas m’ont demandé de venir prendre l’équipe comme manager général avec l’option d’entraineur principal des garçons. Cela veut dire que j’avais l’œil sur tout ce qu’on appelle basketball au sein de l’Usfas en filles et garçons. Mais avec comme mission principale de monter sur le podium avec les garçons. C’est ainsi que, la saison passée, nous avons tout gagné, à savoir la coupe du Mali, le championnat national et la super coupe du Mali. Il faut rappeler que j’ai été le premier sélectionneur de l’équipe nationale cadette en garçons au Mali en 2009 où j’ai été finaliste de l’Afrobasket de la catégorie au Mozambique.
En dehors de cette casquette d’entraineur, je suis Inspecteur de la Jeunesse et des Sports et j’ai aussi assuré beaucoup de fonctions dans le domaine militaire en tant qu’officier de sport. Actuellement, je suis le président de l’Union nationale des entraineurs de basketball (Uneb).
En quoi consiste exactement votre mission de sélectionneur national ?
Vous savez, dans la catégorie des jeunes, quand on nomme un entraineur, c’est forcément pour remporter le trophée dans cette catégorie-là. Lorsque les responsables de la Fédération malienne de basketball me nommaient à la tête de cette équipe, ils m’ont dit que le Mali va organiser cette année l’Afrobasket de la catégorie juniore et l’objectif qu’ils m’ont assigné est de remporter ce trophée. Bon, je ne doute pas de ma capacité de le faire, mais il faut comprendre que pour remporter un trophée, c’est tout un ensemble de travail. Et je suis sûr qu’avec l’ensemble des acteurs du basketball on va relever le défi. Déjà, nous avons commencé le travail en convoquant un groupe de 35 joueurs, de l’intérieur comme de l’extérieur.
L’équipe nationale cadette de basketball détient actuellement le titre continental. Qu’est-ce qui est mis en œuvre au plan technique pour qu’un tel résultat soit obtenu chez les juniors ?
Je vous le dis, le basketball des jeunes au Mali est vraiment en avance sur les autres au niveau du continent parce que chez les filles, on n’en parle même pas, nous sommes toujours premiers et chez les garçons depuis un moment nous sommes toujours sur le podium. Je profite de l’occasion pour féliciter mon jeune frère Mamoutou Kané qui a récemment remporté le titre continental avec les cadets garçons parce qu’il a réussi là où tout le monde a échoué et la vie est ainsi faite Donc, je pense qu’il a ouvert la voie aux autres et je peux dire que nous n’avons plus droit à l’erreur.
En tant que technicien, quelle appréciation d’ensemble faites-vous du basketball national ?
Vous savez, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Avec l’état actuel du basketball malien, on ne parlera plus de la vulgarisation de cette discipline, mais plutôt de développement parce que de Kayes à Kidal en passant par Ménaka et Taoudéni les jeunes jouent au basketball. Donc, le basketball, de façon générale, se porte bien au Mali et même très bien. Mais il faut toujours continuer à améliorer pour que le basketball malien puisse continuer d’aller de l’avant. Il faut remarquer que la Fédération a eu la bonne initiative de créer la première et deuxième division de basketball. Ce qui va rehausser le niveau des équipes.
Votre mot de la fin ?
Je suis encore très ému et très fier d’être choisi comme sélectionneur national des juniors. Je suis sûr que ce n’est pas un métier facile car il y a beaucoup de pressions de la part des supporters, des dirigeants et des journalistes. Je demande une fois de plus l’accompagnement de tous pour qu’ensemble nous puissions relever ce défi.
Réalisé par Mahamadou TRAORE
Source: Aujourd’hui-Mali