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AIM à la Primature: Le joker des situations difficiles

Pour succéder à « Van Djan » à la primature, il fallait un homme taillé dans du granite. Un homme de rigueur et de souplesse qui a fait ses preuves. Et un homme qui ne panique pas dans la tempête. Où le trouver ?

 cite administrative bulding primature

On pouvait tourner et retourner la problématique dans tous les sens, deux questions têtues disaient ? « Nous revoilà. La première est incapable : continuer ou non avec  « Van Djan »jusqu’au bout ? »La seconde, tout aussi coriace et intouchable disait : « Si ce n’est pas avec le grand Modibo, qui alors ? ».Le pays et sa gouvernance étaient arrivés à un virage tel que le PM Modibo Keita « était devenu un verrou (psychologique tout au moins quand on regarde du côté des maliens) à faire sauter. Le ‘’peuple’’ exigeait une offrande humaine et il fallait la lui offrir. Exit donc « Van » (à jamais?).

Alors, si pas « Van », qui alors ? Et surtout d’où ? Fallait –il continuer avec  le « tout sauf le RPM »à la primature ? IBK a connu beaucoup de reculades (nous devrions revenir là-dessus un jour), contraint et forcé. Il était parti (enfin venu au pouvoir) avec des résolutions et des visions bien tracées. Mais on gouverne un pays, un pays et une entité avec les pesanteurs de la vérité sociologique : quand on est en avance sur son monde il faut reculer ou se couper de lui. Bref il était peut-être parti avec l’idée d’ouverture et le poste de PM à la clé. Peut-être c‘est aussi la division du RPM. Cette hypothèse à notre avis l‘avait peut –être refroidi.

QUI ALORS ?

Avec le dernier congrès qui a clarifié et remis les choses dans l’ordre et aussi le remaniement ministériel qui a remis le point sur les « i » (l’appareil du parti à TRETA et le gouvernement à Abdoulaye Idrissa MAIGA), cet autre verrou de la division a sauté lui aussi. A partir de là, une lecture logique était devenue possible et dans le jeu de Ladji Bourama et de la possibilité du règne de la logique tout court.

Par ailleurs, la loi des séries (« jamais deux sans trois ») était bouclé, celle de trois PM non RPM successifs (LY, MARA, KEITA).Non seulement les champs de l’expérimentation des « PM non RPM » avait donné ses exclusions(le statuquo n’est plus tenable) mais en plus, la pression du Tisserand se faisait insoutenable. Elle était assortie de la vraie aversion et du ras-le-bol envers le PMen poste. En plus la ligne droite vers la fin du mandat présidentiel arrivait à grande vitesse avec son corollaire de préparation de 2018 (un parti au pouvoir qui en plus est le premier parti du pays ne peut pas se débiner). A mettre toutes ces données sur fond de crise sociale, une crise sans précédent et qui se repand en chienlit de jour en jour.

Face à cette situation intenable, il fallait à IBK quelqu’un qui est d’abord capable de loyauté. Ensuite de tenir la barre ferme dans la tempête et résoudre les contradictions.

AIM a débuté sa carrière gouvernementale par le ministère de l’Environnement, de l’eau et de l’assainissement. De ce ministère végétatif, il en a fait un vrai département qui a fait revenir les bailleurs de fonds et autres PTF. Malheureusement, il a dû abandonner pour aller gérer l’Administration territoriale, l’ensemble des partis politiques (y compris le RPM) faisait la guerre au gouvernement. Il a organisé les élections communales malgré tout. Le nouveau locataire y a fait preuve d’écoute, de dialogue et de recherche véritable de solutions qui ont permis de sortir de la tempête rouge sans grande casse. Même l’opposition occupait assidûment la table des négociations.

Cependant, un autre incendie ravageur a repris du poil de la bête du côté de la Défense. L’homme qui a su faire totalement oublier Ousmane Sy, le pape de la décentralisation, a été rappelé au front. Il y avait beaucoup d’ordre à mettre dans la maison Muette, dans son organisation et la mise en place d’une nouvelle politique de Défense. AIM a mis un vaste chantier en place et s’est mis au travail. Seulement, le pompier de service, une fois de plus, sera rappelé ailleurs : à la Primature. Cela arrivera le 8 avril 2017.

C’est donc un nouveau challenge, le quatrième en quatre ans, qui s’ouvre pour le politicien de race qui considère la politique comme un moyen de résoudre concrètement les problèmes posés et prévoir ceux à venir. Un ‘’joker‘’ de luxe et une botte sécrète que le prince ne sort que dans les situations très difficiles-et qui arrive à les aplanir sans tapage ni tambour.

Ayant été appelé à diriger le gouvernement du Mali, AIM se trouve face à un challenge où la barre a été on ne peut plus élevée. Il ne manquera pas de la confiance et du soutien du chef de l’Etat. Il est en mission pour le Mali, mais il est aussi en situation pour son parti politique ; ce parti dont il est le vice-président. Aura-t-il tout l’appui des Tisserands ? S’ils sont intelligents, oui.

Tientiguiba DANTE

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