La recrudescence de l’insécurité dans certaines régions de la République centrafricaine (RCA) a maintenu la population de certaines régions du pays dans blocus, leur privant de tout approvisionnement. Alors que la plupart de ces gens ont perdu leurs stocks alimentaires parce qu’ils n’ont pas pu accéder soit à leur champ soit aux marchés en vue de s’approvisionner à cause des violences. Une situation qui conduit le programme alimentaire mondial (PAM) à apporter une assistance alimentaire avec près de 36 tonnes en vivre.
À cause de la crise sécuritaire qui sévit dans cette partie de l’Afrique depuis un certain moment, près de 2,1 millions de personnes sur les 4,7 millions d’habitants sont tombés dans une insécurité alimentaire constante, d’après une enquête nationale de sécurité alimentaire (ENSA) publiée en janvier dernier. Une autre enquête nutritionnelle nationale (SMART) a également montré des taux alarmants de malnutrition chez les très jeunes enfants, soit 7,1% de malnutrition aiguë globale chez les enfants âgés de 6 à 59 mois. Un taux de malnutrition aiguë sévère qui dépasse aussi le seuil des 2% au niveau national et dans six des seize préfectures. C’est dans ce contexte que le programme alimentaire mondial (PAM) et ses partenaires ont volé au secours de ces populations de la Centrafrique. Sur un besoin estimé à 87millions de dollars, le PAM procède en premier lieu à un ravitaillement d’urgence par voie aérienne de 36 tonnes en vivres. Le pont aérien est la première étape d’un plan plus global visant à faire face à l’ensemble de la situation humanitaire dans le sud-est du pays. Aussi, une première dans le pays depuis janvier et mars 2018 quand 44.447 tonnes d’aide alimentaire ont été transportées par avion à quelque 9.000 personnes dans la ville de Bangassou, dans le sud-est de la RCA.
Par ailleurs, le PAM étudie des solutions pour remplacer le transport des vivres par voie fluviale, le temps que les ingénieurs de la mission des Nations unies (MINUSCA) s’emploient à réparer le ferry. L’acheminement en vivre se faisait normalement par voie terrestre depuis Ouganda voisin, mais un pont et des ferrys hors service ont rendu cela impossible. Dans ce programme d’urgence en cour, le PAM contient dans ces cargaisons en plus des céréales, des légumineuses, du sel, de l’huile, des aliments nutritifs spéciaux comme des super-céréales qui seront distribués aux personnes vulnérables dans la localité de Zemio. « La situation humanitaire à Zemio est critique et peut rapidement dégénérer en catastrophe si nous n’agissons pas maintenant » a déclaré Gian Carlo Cirri représentant du PAM et directeur de pays en République centrafricaine, sans oublier de signaler que des flambées de violence à l’intérieur et autour de Zemio freinent les déplacements et empêchent la population l’accès aux marchés. Des situations qui rendent encore plus difficile l’approvisionnement en vivre.
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays