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Agriculture dans l’espace Uemao : Quand un projet redonne espoir aux populations

Pour un montant estimé à 1,5 milliard de Fcfa, le projet de recherche collaborative a bénéficié à 8.546 ménages

Les secteurs ouest-africains du coton, du maïs, de l’élevage, de l’aquaculture et de la volaille sont davantage compétitifs et offrent aux petits exploitants agricoles des revenus plus élevés aujourd’hui qu’il y a quelques années, selon un nouveau rapport, lancé hier lors d’une conférence de presse virtuelle suivie dans les représentations nationales de l’Uemoa.

Cet exploit a été possible grâce à un investissement de 1,5 milliard de Fcfa de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) pour financer un projet de recherche collaborative qui a duré cinq ans. Mis en œuvre par le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf), une institution de coordination régionale de la recherche basée à Dakar, ce projet a renforcé la résilience des communautés bénéficiaires et contribué à l’amélioration des moyens de subsistance de milliers de personnes dans les États membres de l’Uemoa.

En effet, 8.546 ménages ont bénéficié directement du projet, dont 23% de femmes. Un total de quinze plateformes d’innovation ont été créées et fonctionnent dans les huit pays de l’Union. Environ 5.500 personnes ont interagi sur ces plateformes, représentant 27% des femmes.

Le Bénin, le Mali et le Togo ont participé, le 14 juillet dernier, à la diffusion d’une technologie innovante pour transformer les tiges de coton en panneaux de particules qui servent déjà de matière pour des menuisiers. Transformant ainsi un résidu jusqu’alors sans valeur en une activité génératrice de revenus.

L’élevage fait partie des activités financées par la Commission de l’Uemoa

Près d’un quart de l’investissement total a été consacré à la compréhension de la composition génétique des ovins, bovins, pintades, tilapias, etc. ainsi qu’à l’augmentation de leur production. Les résultats des recherches menées par exemple dans le cadre du volet «élevage» du projet ont contribué à l’augmentation des revenus et des moyens de subsistance des pisciculteurs de la région et en particulier de la Côte d’Ivoire.
Le projet a également participé à la préparation de la future génération de scientifiques en Afrique de l’Ouest. 25 étudiants, dont 36% de femmes, ont obtenu des masters et des doctorats grâce au projet.

D’où la satisfaction du président de la Commission de l’Uemoa. «Pour nous, ces résultats répondent de manière significative à nos attentes», a déclaré Abdallah Boureima. Pour sa part, le directeur exécutif du Coraf, Dr Abdou Tenkouano, a ajouté : «Cet investissement a considérablement renforcé la résilience et les moyens de subsistance des bénéficiaires dans la communauté de l’Uemoa».

Toutefois, les résultats obtenus ne doivent pas cacher les difficultés qui entravent le développement adéquat de notre agriculture, a alerté le Commissaire de l’Uemoa, chargé de l’agriculture, des ressources en eau et de l’environnement, intervenant dans les débats. Jonas Gbian a, à cet effet, pointé l’insuffisance des infrastructures surtout au niveau rural, le faible taux d’aménagement pour accroitre les superficies cultivées dans tous les Etats, etc.

Répondant aux questions des confrères relatives à la transformation du coton, il a précisé que la graine de coton est presque transformée à 100% dans tous les pays producteurs de la zone. La principale difficulté, selon Jonas Gbian, est la fibre dont le niveau de transformation ne dépasse pas les 3%. Le fonds du problème en la matière est l’occupation des produits transformés localement. «La plupart de nos populations préfèrent acheter les tissus et habits importés. Des mesures vigoureuses doivent être alors prises au niveau national et communautaire pour renverser la tendance», a-t-il plaidé.

Rappelons que l’économie alimentaire des pays membres de l’Union est actuellement estimée à 43 milliards de dollars US (environ 23.650 milliards de Fcfa). Cela représente près de 30% du produit intérieur brut. Ce qui fait du système alimentaire un pilier majeur des huit pays membres de l’Uemoa. C’est pourquoi, en 2014, la Commission de l’Uemoa a financé le Coraf pour améliorer les secteurs du maïs, du coton, de l’élevage, de la volaille et de l’aquaculture grâce à la recherche.

Cheick M. TRAORÉ

Source: Journal l’Essor-Mali

 

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