À bout de course et au bord de la crise de nerf, le Barbu national qui signe une retentissante défaite électorale dans son présumé fief de Kolondiéba ne ménage plus rien pour arrêter net la course de la démocratie malienne. Dans une rage dégorgée, il signe son billet d’écrou par un appel, cette fois-ci, formel à un putsch militaire.
Sentant sa mort (politique) venir, il dégaine contre la Cour constitutionnelle dont un membre serait acquis à la cause de Sidiki N’Fa KONATE, contre la République et contre la démocratie. « Si la Cour constitutionnelle tranche en faveur de Sidiki, nous devons tout faire pour faire tomber démocratiquement le régime IBK. (…) Nous ne sommes pas les seuls à être victimes du hold-up électoral. Il y en a eu à Mopti, à Bourem, à Bamako (en commune II), à Bougouni… Si toutes ces victimes de la fraude électorale s’ajoutent aux militaires qui sont toujours tués à cause de l’insécurité au Nord et au Centre, aux enseignants privés de leurs salaires, aux médecins … notre combat, de faire partir IBK démocratiquement sera une réussite », telle est l’expression de la rage dégorgée de celui a perdu de sa superbe après sa dérouillée électorale et se proclame parangon d’impartialité et d’objectivité.
C’est clair : le perdant le plus célèbre de ces législatives appelle au pronunciamiento (renversement de la République et de la démocratie). Pour lui, ce n’est pas une mise en train, puisqu’il est un multirécidiviste notoire de l’appel à la subversion. Nostalgique du putsch le plus idiot de l’histoire de 2012 ?
En tout cas, ce démocrate saisonnier et républicain sélectif, vient de franchir un nouveau palier en adjoignant à ses recrues potentielles les ‘’militaires qui sont toujours tués à cause de l’insécurité au Nord et au Centre’’. Ça y est ! Aveuglé par son dégagisme et la pratique désinvolte d’un cynisme sans horizon nourris par une haine viscérale envers le régime, il atomise la précaution qui faisait barrière entre lui et derrière les barreaux, à savoir ‘’faire partir DÉMOCRATIQUEMENT le régime impopulaire d’IBK’’. En mettant l’Armée dans son coup foireux, ce verrou saute ; parce que l’Armée ne fait pas un putsch démocratique ; mais un putsch militaire avec la baïonnette. En clair, celui qui a les allures de psychopathe démoniaque national appelle les Forces de défense et de sécurité à balayer le régime pour satisfaire son ego surdimensionné et sa paranoïa revancharde.
Mais, n’est-il jamais arrivé de jeter un coup d’œil sur l’article 121 de la Constitution du 25 Février 1992 qui dispose : ‘’le fondement de tout pouvoir en République du Mali réside dans la Constitution. La forme républicaine de l’État ne peut être remise en cause. Le peuple a le droit à la désobéissance civile pour la préservation de la forme républicaine de l’État. Tout coup d’État ou putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien’’ ?
Voici le Barbu national condamné à des contorsions ridicules, alimentant la défiance envers le Gouvernement et faisant un grand pas vers la prison dont les portes lui sont grandes ouvertes depuis qu’il a perdu l’immunité parlementaire et qu’il n’incarne plus aucune espèce d’opposition démocratique.
Trublion de la vie politique nationale, durant de nombreuses années, expert en coups médiatiques, doté d’un potentiel subversif unique, ce narcissique ¬pathologique vit enfermé dans sa sphère cognitive. Les ‘’Euphorismes de Grégoire’’ sont d’une pertinence implacable à son propos : ‘’il y a des gens tellement égocentriques que, fermant les yeux, ils croient que le monde s’est éteint’’. Le Barbu ne gagne pas les élections, c’est qu’il n’y a pas eu d’élections ; mais plutôt fraude massive, achat de conscience, manipulation frauduleuse des résultats chiffrés du vote… Au nom d’une idéologie toxique, l’ancien député élu à Kolondiéba s’obstine à faire comme Jupiter sortir la Minerve armée de son cerveau. Il manœuvre sans relâche dans un déni de démocratie et dans un déni de droit. Comme si la République ne tenait qu’aux humeurs d’extrémistes marginaux.
PAR BERTIN DAKOUO
INFO-MATIN