Notre compatriote Michel H Sidibé, ancien ministre de la Santé et ancien Directeur exécutif de l’ONUSIDA a été désigné, le 1er avril 2021, « Envoyé spécial » de l’Union africaine (UA) pour la création de l’Agence africaine des médicaments (AMA). Ce spécialiste de santé mondiale aura la lourde mais exaltante mission de mener le plaidoyer afin d’obtenir l’adhésion des 54 pays du continent à l’Agence.
En effet, la Covid-19 a permis de remettre le sujet sur la table dans l’optique de la lutte contre les pandémies.
Au regard de son parcours et sa riche expérience en la matière, M Sidibé s’avère incontestablement l’homme de la situation pour relever le défi de la ratification des textes de l’Agence par tous les pays africains, mais également mobiliser les partenaires techniques et financiers autour de cette initiative.
Créée depuis 2018, l’Agence africaine du médicament (AMA) peine à être ratifiée par les 54 pays du continent bien que son Traité ait été adopté en février 2019. La gestion de la pandémie Covid-19 a mis en exergue la pertinence d’une telle initiative vivement encouragée par l’OMS.
Le premier objectif de l’AMA est de permettre à l’ensemble des pays du continent l’accès à des médicaments de qualité et de moindres coûts. Il n’est un secret pour personne, une bonne partie de l’offre actuelle de médicaments en Afrique est composée de produits contrefaits. Pire, le continent ne produit que 3% des médicaments consommés sur tout le territoire.
Voilà pourquoi, l’AMA parait comme un véritable outil pour booster la production locale grâce à l’harmonisation des réglementations et la mise en place d’un cadre réglementaire au niveau du continent africain.
En tout cas, ces initiatives doivent permettre d’aider la recherche et le développement de produits pharmaceutiques sur le continent africain.
Un autre point important à relever semble être le partage d’expertise venant des pays africains les plus avancés dans ce secteur, comme l’Afrique du Sud et le Nigéria, vers ceux en difficultés, dans le but d’évaluer les dossiers complexes tels que les vaccins contre la Covid-19.
Dans la même dynamique, l’AMA servira de levier pour d’éventuelles négociations concernant les importantes commandes de produits pharmaceutiques en vue d’une réduction de prix à grande échelle.
L’Agence africaine du médicament n’en est encore qu’à ses premiers pas, mais ce traité exprime déjà une volonté et une ambition commune de se faire une place sur le marché mondial du médicament.
Pour concrétiser cet important et ambitieux projet continental, l’Union africaine a porté son choix sur notre compatriote, Michel Sidibé comme « Envoyé spécial ».
Aussitôt désigné, Michel Sidibé n’a pas tardé à réagir sur twitter. « Je suis très honoré d’avoir été nommé Envoyé spécial de l’UA pour l’AMA», s’est réjoui-t-il.
«Le Covid-19 a démontré que l’AMA est vitale pour l’autonomie de l’Afrique dans la réponse aux pandémies, stimulant la R & D et l’industrie pharmaceutique locale. Faisons donc de l’AMA une réalité», a ajouté Sidibé.
Michel Hamala Sidibé, sur un terrain connu
Ancien ministre de la Santé et des Affaires sociales du Mali en mai 2019, et ancien Directeur exécutif de l’ONUSIDA pendant des années, Michel Hamala Sidibé est un fervent défenseur de la justice sociale, résolument tourné vers les questions de santé, de développement et de droits des personnes démunies.
Son passage à la tête du ministère de la Santé et des Affaires Sociales a été couronné de succès. Il s’est fait distinguer par ses actions de terrain et sa proximité avec la population. Son charisme, son engagement constant et son expertise sur les questions de santé mondiale font de lui, l’homme idéal pour mener à bien ce plaidoyer.
Une carrière professionnelle riche
Economiste de formation, Michel Hamala Sidibé est un fonctionnaire international qui a commencé sa carrière professionnelle dans son pays, le Mali, avec une ONG, avant de poursuivre sa progression dans le système des Nations Unies. L’engagement de Michel Hamala Sidibé à faire progresser la santé mondiale a débuté dans son pays natal, le Mali, où il a travaillé à l’amélioration de la santé et du bien-être du peuple touareg nomade. Il est ensuite devenu directeur pays de l’ONG Terre des Hommes.
En 1987, il a rejoint le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) en RD de Congo. Il a ensuite travaillé pour l’UNICEF pendant 14 ans, comme superviseur des programmes dans 10 pays africains francophones et servant de représentant dans un certain nombre de pays.
En janvier 2009, Michel Hamala Sidibé est nommé Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Secrétaire général adjoint des Nations Unies. Sous sa direction, plusieurs pays ont adopté une approche accélérée pour atteindre un ensemble d’objectifs mesurables d’ici 2020.
Sa vision de zéro nouvelle infection par le VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au SIDA ainsi que son appel aux pays pour l’adoption des objectifs 90-90-90 ont contribué à accélérer les progrès dans la lutte contre le VIH. Ces initiatives ont mis le monde sur la voie de la fin de l’épidémie de SIDA en tant que menace pour la santé publique, et ont modifié le paysage de la santé et du développement dans le monde.
Ces résultats ont sous-tendu le programme 2030 pour les objectifs de développement durable. Les progrès significatifs réalisés dans la réduction des décès liés au SIDA, la diminution des nouvelles infections par le VIH et le traitement de près de 22 millions de personnes sous son leadership ont été quelques-uns des véritables succès des objectifs du Millénaire pour le développement et du multilatéralisme.
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