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Afrique-États-Unis : Joe Biden donne le ton

STRATÉGIE. Avec des mots qui tranchent avec ceux de son prédécesseur, le nouveau président a promis d’engager un partenariat renouvelé avec l’Afrique.

Le président Joe Biden s’est engagé à restaurer le leadership américain dans le monde. Mais qu’en est-il avec l’Afrique ? Le nouveau président américain a choisi de s’exprimer sur la question à la veille du 34e sommet de l’Union africaine. Dans un message vidéo aux chefs d’État qui participent à la rencontre ce week-end, Joe Biden a promis un partenariat plus serré entre les États-Unis et l’Afrique, et déclaré espérer participer en personne au prochain sommet de l’Union africaine, un renversement de la politique américaine en direction du continent africain largement ignoré par son prédécesseur, Donald Trump. « Mon administration s’engage à reconstruire nos partenariats autour de la planète et se réengage avec les institutions internationales comme l’Union africaine. […] Nous devons tous travailler ensemble pour faire avancer notre vision partagée d’un meilleur futur. »

Un retour au multilatéralisme… avec l’accent mis sur la démocratie et la gouvernance
On est bien loin des grands discours, mais le président fraîchement investi qui se veut pragmatique a d’abord promis de travailler avec les Africains sur leurs priorités clés telles que la lutte contre le virus, un sujet qui est venu chambouler le programme du sommet qui se tient par visioconférence. Geste important, l’administration Biden a rejoint Covax, le mécanisme mondial visant à garantir aux pays à faible revenu l’accès au vaccin contre le coronavirus le 21 janvier, le jour même de son retour à l’Organisation mondiale de la santé. En décembre, le Congrès américain a approuvé un financement de 4 milliards de dollars pour l’Alliance pour les vaccins, Gavi, organisme qui co-gère Covax.

Avec la nouvelle administration, le changement climatique ainsi que le multilatéralisme pour mettre fin aux conflits du continent reviennent au premier plan. « Rien de tout cela ne sera facile, mais les États-Unis se tiennent prêts maintenant pour être votre partenaire dans la solidarité, le soutien, et le respect mutuel », a déclaré Joe Biden. « J’espère pouvoir être avec vous en personne la prochaine fois », a-t-il ajouté. Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a salué le message et a déclaré que l’Union africaine attendait avec impatience de « réinitialiser le partenariat stratégique UA-USA ».

Dans ce qui est devenu un des thèmes récurrents de son début de mandat, le président américain s’est engagé à promouvoir la démocratie et les droits des minorités sexuelles, fréquemment cibles d’attaques dans certains États africains. Avec l’insurrection au Capitole américain le 6 janvier, cette tâche est devenue immensément plus difficile. Joe Biden a également affirmé vouloir travailler avec l’Afrique « à un futur engagé à investir dans nos institutions démocratiques et dans la promotion des droits humains de tous : femmes et filles, individus LGBTQ, individus en situation de handicap, et individus de toutes origines, religions, et héritages ethniques ». Le prédécesseur de Joe Biden, Donald Trump, a été le premier président depuis Ronald Reagan à ne pas se rendre en Afrique durant son mandat, et avait créé la controverse lorsqu’il avait affirmé sans fondement que son propre prédécesseur Barack Obama était né au Kenya et était donc inéligible à la présidence des États-Unis. Donald Trump avait également été au cœur de la polémique pour avoir décrit de manière très péjorative les nations africaines, lorsqu’on lui demandait pourquoi il ne voulait pas d’immigrants non-blancs aux États-Unis.

Un impact positif pour l’Union africaine

Concrètement, le premier jour de son mandat, Joe Biden a abrogé l’interdiction concernant le voyage des citoyens en provenance de pays à majorité musulmane et africains, comme la Libye, la Somalie, l’Érythrée, le Nigeria, le Soudan et la Tanzanie. Un changement significatif par rapport à l’administration précédente, qui a largement encré sa politique africaine dans le contexte de la concurrence américaine avec la Chine et de la lutte contre l’extrémisme violent. « Le président Biden veut signaler le désir des États-Unis de reconstruire un partenariat solide avec le continent, son peuple, la diaspora, ainsi que d’autres parties prenantes de l’UA », a déclaré un haut responsable de l’administration au média Voice Of America, ajoutant que l’administration était engagée à « revigorer les relations dans toute l’Afrique à partir d’une position de respect mutuel et de partenariat ».

Plus tôt, jeudi, le secrétaire d’État Antony Blinken s’est entretenu avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et s’est dit préoccupé par le conflit armé en cours entre le Front de libération du peuple du Tigré et les forces soutenant le gouvernement. Le département d’État envisage également des actions contre le président ougandais Yoweri Museveni, un allié militaire indéfectible des États-Unis qui a récemment remporté un sixième mandat controversé.

SOURCE: https://www.lepoint.fr/afrique

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