En Afrique du Sud, la frontière avec le Zimbabwe a été le théâtre de violentes manifestations ce week-end. La décision du gouvernement d’Harare d’interdire l’entrée de produits de première nécessité sans un permis spécial a déclenché la colère de milliers de personnes. Après deux jours de tensions, la police et l’armée ont été déployées pour mettre fin aux agitations.
De la confiture, des pneus de seconde main, du beurre de cacahuète ou encore des extensions capillaires. Ces denrées font partie de la liste des quarante-trois produits qui dorénavant exigent la détention d’un permis d’importation.
Déployés sur plus d’un kilomètre, des milliers de personnes se sont rassemblées à Beitbridge des deux côtés de la frontière. Elles ont érigé des barrages, jeté des pierres et bloqué le passage d’entrée pendant plusieurs heures.
Vendredi soir, côté Zimbabwe, le bâtiment du bureau des recettes nationales a été incendié et plusieurs personnes auraient été arrêtées après l’intervention de la police et de l’armée. La situation serait maintenant sous contrôle et le calme revenu.
Favoriser l’achat de produits zimbabwéens
Des commerçants, des particuliers, mais également des hommes d’affaires sud-africains faisaient partie des mécontents qui réclament l’abrogation de ce nouveau règlement. Pour les autorités, cette décision prise la semaine dernière a pour but de booster l’économie nationale, en favorisant l’achat de produits disponibles sur le territoire.
Mais pour la population, cette restriction des importations est une catastrophe. Après l’effondrement de l’économie au début des années 2000, la monnaie nationale a disparu et la vie se paye désormais en dollars américains. Avec plus de 80% de chômage, la survie est de mise, et venir se ravitailler en Afrique du Sud, où les prix sont bien moins élevés, fait partie, du quotidien de nombreux Zimbabwéens.
Source : RFI