Une élection partielle a propulsé le candidat du parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), Geoff Makhubo, candidat au poste de maire de la principale ville du pays, Johannesburg.
L’élection à laquelle l’opposition a connu une défaite cuisante a été organisée après la démission en octobre du maire de Johannesburg, Herman Mashaba, qui était membre du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA).
Geoff Makhubo, candidat de l’ANC, le parti qui dirige l’Afrique du Sud depuis la fin officielle du régime de l’apartheid en 1994, a obtenu 137 voix, contre 101 pour le candidat de la DA et 30 pour celui des Combattants pour la liberté économique (EFF) lors d’une réunion du conseil municipal.
Il remplace Herman Mashaba, élu en 2016 sous les couleurs de la DA, grâce à l’appui de l’EFF. Ce dernier était devenu, il y a trois ans, le premier maire de la mégapole à ne pas être membre de l’ANC.
Mais en octobre, il avait annoncé sa démission et son départ de la DA, reprochant à la principale formation de l’opposition son approche de la question raciale, toujours très controversée dans le pays.Depuis, la coalition formée par la DA et l’EFF a volé en éclats. L’EFF, parti de gauche radicale, a présenté mercredi son propre candidat, anéantissant les espoirs de la DA de conserver le poste de maire.
La ville de Johannesburg se retrouve « de nouveau entre les mains de Geoff Makhubo et des pilleurs professionnels de l’ANC », a réagi la DA, en référence aux soupçons de corruption qui planent sur le nouveau maire, un homme d’affaires. L’ANC, par la voix de son porte-parole Pula Mabe, a insisté sur le fait que Geoff Makhubo n’avait « jamais été reconnu coupable ».
La victoire de l’ANC mercredi représente un nouveau revers pour la DA.
En juillet, l’EFF avait annoncé la fin de la coalition qu’il formait avec l’Alliance démocratique, à la tête de plusieurs grandes villes du pays depuis les municipales de 2016. La DA a perdu les postes de maire de Johannesburg et de Port Elizabeth (sud-est), et son maire à Pretoria a été récemment suspendu à cause d’un scandale.
Lors des législatives de mai, l’Alliance démocratique a également perdu du terrain, avec 20,6% des voix, un score qui a conduit fin octobre son patron, Mmusi Maimane, à la démission. Il était le premier chef noir de l’opposition sud-africaine. Il a été remplacé par John Steenhuisen, un Blanc, qui assure actuellement l’intérim à la tête du parti.
I.N.
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