Infomédiaire Afrique – Cinq puissances mondiales, dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni, font pression sur le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, afin de l’amener à endiguer la corruption qui gangrène son pays, freinant les investissements et la croissance économique, rapporte dimanche le journal dominical sud-africain, Sunday Times.
D’après l’hebdomadaire, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse, ont averti Ramaphosa que ses efforts visant à redynamiser les investissements pourraient être en vain si le chef d’Etat sud-africain ne prend pas des mesures tangibles contre les responsables impliqués dans les grosses affaires de corruption enregistrées ces dernières années.
Ramaphosa s’est lancé depuis son arrivée au pouvoir l’année dernière dans une opération d’envergure pour combattre la corruption. Des enquêtes sont actuellement menées notamment sur «la capture de l’Etat», en référence à la collusion présumée entre des ministres du gouvernement de l’ancien président Jacob Zuma et la richissime famille d’hommes d’affaires indiens, les Gupta.
Selon un ancien ministre des Finances, plusieurs milliards de dollars auraient disparu des caisses de l’Etat pour aller dans la poche de cette famille avec la complicité de l’ancien président.
Selon le Sunday Times, les cinq pays occidentaux ont écrit à la présidence sud-africaine à travers leurs ambassades à Pretoria, exigeant un engagement politique clair pour rétablir l’Etat de droit dans le pays, garantir l’indépendance de la justice et mettre en place des pratiques d’affaires transparentes.
Les cinq pays, qui représentent 75 pc des investissements étrangers en Afrique du Sud, ont exprimé des inquiétudes au sujet des obstacles aux investissements dans le pays, soulignant, d’après le journal, qu’«aucun investisseur ne pourra s’aventurer en Afrique du Sud en l’absence de garanties clairs et appropriées».
La porte-parole de la présidence sud-africaine, Khusela Diko, a confirmé la réception du mémorandum, signé par les ambassadeurs des cinq pays en Afrique du Sud, indique le Sunday Times.
La publication souligne que la réaction des cinq pays montre que le plan Ramaphosa annoncé en grande pompe et visant à drainer 100 milliards de dollars d’investissements dans le pays sur les cinq prochaines années, se heurte à d’importants obstacles.
IM