Le développement de l’orpaillage “clandestin” menace la sécurité des compagnies et la durée de vie des mines en Afrique de l’ouest, a dénoncé lundi à Abidjan le groupe aurifère canadien Barrick Gold, évoquant un problème sous-régional.
“L’orpaillage, au-delà de la destruction de l’environnement, de l’utilisation des enfants dans les mines, de l’abus de l’alcool, des abus sur les femmes, de la drogue (…) pose de sérieux problèmes liés à l’insécurité des sociétés minières”, a déploré le Sud-Africain Dennis Mark Bristow, PDG de Barrick Gold, lors d’une conférence de presse.
“Au Mali (mine de Loulo-Gounkoto) et au Sénégal (Massawa), des villages entiers ont été attaqués (…) au Sénégal, nos géologues ont été attaqués, c’est un problème crucial”, a poursuivi M. Bristow.
Barrick Gold exploite depuis 2010 la mine d’or de Tongon en Côte d’Ivoire. Le géant mondial de l’or détient aussi des mines au Mali, au Sénégal, en Tanzanie, en Zambie et en République démocratique du Congo.
“C’est un problème général qui doit être résolu dans un plan régional avec une volonté politique des pays impliqués (…) car, de façon générale, les Etats pris individuellement ne peuvent y faire face efficacement”, a admis M. Bristow.
Selon lui, ce “fléau” menace également “la durée de vie des mines”, dont Tongon, à laquelle il reste trois ans d’exploitation, a-t-il poursuivi, soulignant que l’orpaillage clandestin puise dans des filons et ressources qui auraient pu être exploités par les compagnies minières.
De nombreuses sociétés minières sont présentes dans la sous-région, notamment AngloGold Ashanti (avec 5 mines), Barrick Randgold (3 mines), Newmont (avec 2 mines) et une petite dizaine de compagnies plus petites.
AFP