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Afrik’Actu : La Crise ukrainienne, baromètre de rivalités géostratégiques!

manifestant rues Kiev Ukraine

«Invasion», «claire violation des frontières» «dangereuse escalade»… respectivement Kiev, Bruxelles (UE) et Washington n’ont pas de mots assez durs à l’endroit de Moscou depuis que la Russie a simplement annoncé l’entrée de son convoi humanitaire dans les bastions pro-russes de l’Ukraine. Pourquoi donc tout ce tohu-bohu et mouvement collectif d’indignation de la part des pays occidentaux contre un simple geste humanitaire? La Russie n’a-t-elle pas le droit de porter secours à des populations frontalières (surtout ethniquement très proches) qui manquent de tout, à travers de  pilonnages intensifs et aveugles d’un pouvoir central, qui n’a point  hésité à lancer une virulente offensive contre les séparatistes et dont les civils sont les premières victimes ?

La Chancellerie russe affirme qu’elle a agi uniquement au nom du devoir humanitaire et se défend d’être en conformité avec le droit humanitaire international. D’ailleurs, pour Vladimir Poutine, le président russe, « face aux obstacles dressés par Kiev à la distribution de l’aide, et compte tenu de l’urgence de la situation, il n’était plus possible d’attendre pour envoyer le convoi à Lougansk ».

Pour le Pentagone en revanche, l’arrivée des camions humanitaires dans l’un des bastions séparatistes constitue une « violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine par la Russie». Par conséquent, il exige le retrait de ce convoi.

Quant à l’Organisation de l’Alliance Atlantique (OTAN), tout en soupçonnant le contenu du convoi, elle conteste l’attitude de la Russie et déclare qu’elle ne fera qu’aggraver la crise ukrainienne. Une attitude, selon elle, qui démontre clairement que Moscou cherche plutôt à réapprovisionner les séparatistes pro-russes qu’à venir en aide aux populations civiles. Que donc d’incompréhensions et de tensions entre positions russe et occidentale !

Pourtant malgré cela, tous les signaux montrent que l’on n’ira pas au-delà des escalades verbales tant on sait que l’UE a déjà beaucoup de mal à absorber les mesures de rétorsion que le pays de Poutine a désormais appliquées sur les produits alimentaires importés en provenance de son espace économique. Un bras de fer, selon l’institut financière ING, qui produirait environ sept milliards d’euro de manque à gagner à l’Europe. Pis, il se trouve aussi que l’Europe, l’Allemagne en tête, qui est en train de se défaire progressivement du nucléaire, a plus que jamais besoin du gaz russe pour ses besoins énergétiques. Sans occulter que, si jamais l’embargo occidental continuait, la Russie pourrait interdire aux avions des compagnies occidentales le survol de son espace aérien sibérien. Ce qui pourrait générer un coût exponentiel aux tarifs de l’Aviation civile internationale, ce qui, à son tour provoquerait d’autres conséquences économiques. C’est pourquoi Angela Merkel, la Chancelière allemande, est allée avant-hier, lors de sa brève visite à Kiev, peser de tout son poids pour essayer de ramener l’Ukraine à ne pas prendre de positions extrêmes pour davantage envenimer la situation déjà tendue entre, d’une part la Russie et l’Europe et d’autre part, les USA et la Russie. Sa mission était donc d’aller baliser le terrain entre Poutine et Poroshenko (président ukrainien) qui vont se rencontrer très probablement demain à Minsk au cours du sommet de la CEI.

La Chancellière plaide ainsi pour un compromis entre Moscou et Kiev. Pour ce faire, l’Ukraine n’aura certainement d’autres choix que d’assouplir sa position vis-vis de Moscou. Ce, afin de permettre à l’Allemagne de ne pas renoncer, par solidarité aux stratégies surtout de Washington, aux différents projets de développement qu’elle avait entrepris avec la Russie. Comme par exemple, des investissements sur les Transports, notamment « la route de soie ferroviaire » entre la Chine et l’Europe qui doit traverser la Russie.  L’Allemagne étant la locomotive, il y va de la survie de l’économie européenne!

Par Gaoussou M. Traoré

SOURCE: Le Challenger

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