Après deux ans de suspension, les familles des bérets rouges assassinés à Diago en mai 2012 réclament la reprise du procès d’Amadou Haya Sanogo et complices. Elles souhaitent que la lumière soit faite sur la question par la justice et non par la mise en application de la loi d’entente nationale, qui pourrait cultiver l’impunité.
Dans un communiqué de presse dont nous avons reçu une copie, l’Association des parents et épouses des militaires -bérets rouges- assassinés à Diago (APEMBRA) exprime sa préoccupation concernant la non-reprise du procès de Monsieur Amadou Haya Sanogo et complices deux (02) ans après son renvoi le 08 décembre 2016.
Selon les familles des victimes, le procès, ouvert le 30 novembre 2016 à Sikasso, était pour elles un signe d’espoir pour la manifestation de la vérité, de savoir comment et pourquoi leurs proches ont été tués. «Après quelques jours de débat, il fut renvoyé par la Cour qui recommanda la reprise des tests d’ADN par le laboratoire Mérieux de Bamako. Les résultats de ce second test effectué en début de l’année 2017, qui devraient tomber quarante-cinq (45) jours après, restent toujours attendus en ce mois de janvier 2019», ajoute le communiqué.
Aux dires des familles des victimes, cette situation, qui perdure, inquiète profondément, aggrave leurs souffrances et sème le doute au sujet de la crédibilité des résultats des travaux d’expertise du laboratoire Mérieux. Toute chose qui défavoriserait la lecture du droit. «De plus, des accusés importants ont même été mis en liberté provisoire avant les conclusions du rapport d’expertise recommandé», déplorent les parents des victimes.
Face à cette situation, les familles des victimes de Diago annoncent rester mobilisées pour la recherche de la vérité par la justice et non par la mise en application de la loi d’entente nationale, qui pourrait cultiver l’impunité par la mise en liberté de redoutables criminels dont les responsables du charnier de Diago.
Dans la foulée, les parents et épouses des victimes ont lancé un appel au président de la République Ibrahim Boubacar Keita et au Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, d’entreprendre des actions pour élucider «ce crime lâche, odieux et crapuleux qui demeure impuni».
Y. Doumbia
Maliweb