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Affaires des « bérets rouges » : Le sort de Amadou Haya Sanogo et co-accusés connu le 15 mars

Excepté ceux qui sont décédés, les accusés étaient, en compagnie de leurs conseils, tous présents dans la salle d’audiences Boubacar Sidibé de la Cour d’Appel de Bamako abritant Le déroulement des audiences de la 1ère session ordinaire de la cour d’Assises. Pour la première fois dans l’affaire, le débat sur le fond du dossier a eu lieu, le jeudi 11 mars 2021, par les deux camps, et le verdict de la cour est prévu pour ce 15 mars 2021.

L’affaire dite des « bérets rouges et bérets verts » tend, peut-on ainsi se le dire, presque vers sa fin. Après tant d’années d’attentes (depuis 2013 à nos jours), de tergiversations, et de reports ou renvois de la date du jugement, l’ex-n°1 du comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), Amadou Aya Sanogo et ses coaccusés sont passés, hier jeudi 11 mars, à la barre. Avec une cour bondée des policiers et gardes, le procès a démarré aux environs de 9H30.Conformément aux principes, l’arrêt de renvoi a, durant près d’une heure de temps, d’abord été lu par la cour. C’est suite à cela que la salle a assisté aux plaidoiries des avocats de la partie civile, celles de la défense et de l’intervention du procureur général près la cour. Même si les avocats de la partie civile se sont, bien avant la fin des débats, retirés de la salle, ceux de la défense estiment que les deux camps sont d’accord pour l’application de la loi d’amnistie  adoptée en 2019 par l’Assemblée nationale .Une loi amnistiant les auteurs incriminés dans les évènements survenus après le renversement du pouvoir du défunt président Amadou Toumani Touré.

« Le procès s’est bien passé parce qu’il se déroulait suivant les prévisions des avocats de la défense. En 2019, une loi d’entente nationale a été votée par l’Assemblée nationale, et promulguée par le président de la République. En substance, elle dit que les évènements liés à la crise de 2012 ne donneront pas lieu à des poursuites pénales, et que les personnes impliquées dans les crimes et délits commis lors dudit évènement ne peuvent pas faire l’objet de poursuite », explique Mamadou Camara, avocat de la défense. Les avocats de la défense se sont, lors du débat, alors penchés sur l’application de cette loi, a-t-il dit. Outre, l’avocat rappelait que le procureur général a lui-aussi  plaidé pour l’application de la présente loi, précisant que son champ d’application concerne bel et bien cette affaire dite « béret rouge ». En clair, Me Camara cautionnait  que cette loi d’entente nationale s’appuie sur la volonté de la réconciliation nationale du peuple. Au sujet de la présence de ses clients, Mamadou Camara confirme que l’appel des noms a été fait par la cour, tous les accusés étaient là, excepté ceux qui sont décédés. Et de clarifier : « Des parties civiles ont été indemnisées, il y a eu  réparation des préjudices causés. Les avocats de la partie civile sont dans la même logique que ceux de la défense. Les ayants droits des victimes ont tous, dit-il, inscrit au protocole d’accord, et ont désisté de leur plainte ».

Abordant dans le même sens, l’avocat Cheick Oumar Konaré de la défense a martelé  que tous les avocats de la partie civile étaient présents. « Les avocats de la défense et le procureur général ont demandé à la cour d’appliquer la loi d’entente nationale. Le procureur a sollicité à la cour de ne pas poursuivre les accusés », rapporte Me Konaré. Pour Me Tiessolo Konaré, avocat d’Amadou Aya Sanogo, « je suis optimiste, je n’allais pas être avocat si je n’étais optimiste, on attend ce 15 mars pour connaitre le verdict de la cour ».

Loin d’être avis, Aminata Soumaré, une des victimes de cette affaire, manifestait  son désarroi : « Je ne suis pas d’accord avec l’avocat des accusés. Nous avons été enlevés en 2012, ils (les accusés) ont même tué des gens. Vous ne pouvez pas enlever et violer les femmes, voire liquider les gens en disant qu’il y a une loi d’amnistie ».

Cela ne peut pas continuer. Cette loi d’entente nationale n’a pas été promulguée par le président de la République, a-t-elle argué. La loi promulguée, poursuivait Aminata,  ne concerne pas les crimes de sang de ces évènements de 2012, il faut que la justice prime. Qu’on ne ramène pas tout à l’argent, il faut que la justice soit faite, a entonné  la victime qui se dit convaincue qu’une autre situation pareille se produira ce, dans la mesure où les militaires savent qu’ils peuvent bénéficier d’une loi d’amnistie, après avoir tué des citoyens. En tout cas, cette victime se dit hostile à toute libération d’Amadou Aya Sanogo et coaccusés sous prétexte d’une loi d’amnistie. Est-ce que les points soulignés par la victime feront l’objet d’une prise en compte par la cour pour condamner les incriminés? La réponse de cette question dépendra du verdict de la cour prévu pour ce 15 mars 2021.

Mamadou Diarra

Source: Le Pays
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