C’est l’information donnée par des responsables du ministère de la Santé et des affaires sociales, hier mardi, au département de tutelle, à travers une conférence de presse. Même si les résultats des analyses d’échantillons envoyés dans les laboratoires n’étaient pas encore disponibles, les responsables du ministère de la Santé, par cette sortie, voulaient minimiser les risques de consommation des poissons morts asphyxiés dans le Djoliba suite aux pluies diluviennes du jeudi dernier.
La conférence était animée par le Dr Moussa YATTARA, conseiller technique au ministère de la Santé en présence des responsables des services techniques de la santé, dont la Direction régionale de santé de Koulikoro.
Selon M. YATTARA, depuis l’annonce de ces cas de poissons morts en quantité, une équipe d’investigation a été dépêchée sur les lieux pour dissuader les populations de les consommer d’abord. Aussi, des échantillons des eaux et de poissons ont été prélevés pour des analyses biologiques dans des laboratoires pour situer la cause de cette hécatombe des poissons.
« Au terme des échanges, il ressort que ce phénomène est habituel en début d’hivernage après chaque pluie dans les localités respectives. Cependant, la forte mortalité de poissons observée cette année serait probablement due à l’effet conjugué de la baisse du niveau des eaux, la quantité importante de déchets drainés par la pluie, impactant une forte turbidité de l’eau qui a provoqué l’asphyxie des espèces de poissons très sensibles au manque d’oxygène de l’eau », a-t-il expliqué avant de rassuré les journalistes que des investigations des services de santé de la zone de Koulikoro ont identifié 143 personnes qui avaient déjà consommé ces poissons ‘’qui se portent bien’’.
« On les a conseillés d’arrêter immédiatement la consommation des poissons tués par l’inondation. Mieux, des élus locaux se sont joints aux agents des services de santé pour arrêter la vente de ces poissons. Aucun vendeur de poisson n’a, après notre passage, vendu ces poissons », a-t-il rassuré.
Et le Dr YATTARA de rassurer qu’il ne croit pas que cette mort en quantité des poissons soit une intoxication. Et pour cause ?
« Il n’y a que les poissons qui ne supportent pas l’absence d’oxygène pendant un certain moment sous l’eau, qui sont dans le lot. Par contre, aucun silure n’a été retrouvé parmi ces poissons morts. Si c’était une intoxication, nous allions retrouver toutes les espèces de poissons dans le lot. Pourtant, ces eaux regorgent d’importante quantité de silure », a-t-il dit, avant d’inviter les populations au calme, mais surtout à la vigilance, avant la proclamation des résultats des échantillons qui sont en train d’être minutieusement examinés dans les laboratoires de santé au Mali.
Pour rappel, la pluie torrentielle du jeudi 16 mai 2019 a drainé d’importantes quantités d’eau de ruissellement dans le fleuve Niger et provoqué une forte mortalité de poissons au niveau des villages de Baguinada, dans la commune rurale de Moribabougou, de Ngabakoro Droit, de Tienfala de Manabougou et de Massala.
PAR CHRISTELLE KONE