L’affaire dite thé Achoura continue de faire couler assez d’encre et de salive. Pour couper court aux rumeurs, la commission chargée d’enquêter sur ce dossier a tenu une conférence de presse au cours de laquelle elle a donné la « vraie version » des faits.
Selon Bakary Diarra, chef de département nutrition et sécurité sanitaire des aliments et membre de ladite commission, l’investigation a été menée de manière conjointe avec le ministère de l’Agriculture, la Direction générale du commerce et de la concurrence.
« Nous sommes allés chez l’expéditeur et après explication, il nous a montré une facture qui précisait le nom du thé et là où ça a été payé. L’équipe s’est rendue à la boutique qui était chez un demi-grossiste. Comme il n‘est pas le point de départ, il y a forcément un grossiste. L’équipe s’est rendue chez le grossiste aussi, c’est-à-dire l’importateur de la Chine. Malheureusement, à son niveau, il n’y avait aucun stock », expliquait-t-il.
Mais, se réjouit l’interlocuteur du jour, il a facilité les choses en revenant chez le demi-grossiste qui a une boutique à Lampani-koro, et un grand magasin de stockage à N’Golonina. C’est là où l’équipe d’investigation s’est rendue pour procéder à l’échantillonnage.
Selon le conférencier, c’est cet échantillonnage qui a permis à l’équipe d’investigation d’identifier 5 lots, mais de numéros différents. Sur chaque lot, 1 carton a été prélevé, dans lequel il y avait 200 petits paquets, pour être acheminé au Laboratoire central vétérinaire pour faire l’objet de certaines substances, notamment les pesticides. Alors, sur les 5 lots, il y a 1 lot qui présentait des pesticides à des doses anormalement élevées. C’est ce lot qui est incriminé.
« Face à cette situation, la mesure qui s’impose, c’est de retirer ce lot sur le marché. Les résultats ont été communiqués sous forme de retro-information à la Dgcc et à la DNA pour dispositions à prendre. Les gens ont incriminé tous le thé Achoura, chose qui n’existe dans aucune de nos documents. Le lot incriminé, son numéro figure sur tous nos documents officiels », a précisé M. Diarra.
En faisant l’historique de la situation, il a rappelé qu’ils ont reçu une lettre de l’ambassadeur du Mali en Belgique, où il y avait été notifié l’existence de thé contenant des substances impropres à la consommation. L’ambassadeur a écrit au ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui a saisi le ministre de la Santé.
C’est dans ce contexte que l’Institut, conformément à ses missions, a entrepris des investigations. L’examen de ladite lettre ne donnait pas beaucoup de précisions sur l’identité du thé, l’expéditeur sur la France, l’importateur de la Chine au Mali, les grossistes et les demi-grossistes. Il n’y avait aucune précision.
Face à cette situation, l’Institut a attiré l’attention de ses partenaires, notamment la Direction nationale de l’Agriculture. Les autres partenaires que sont le Dgcc et la Douane sont des constants pour tous les produits commercialisés.
« Nous avons écrit à l’ambassadeur de nous préciser la lettre de l’Union européenne qui serait le point de départ. C’est suite à cette réponse qu’il y a eu des preuves. L’expéditeur sur la France est un Malien qui habite en commune IV du district de Bamako. Il a envoyé environ 50 kilos de thé. C’est ce qui nous a permis d’avancer dans les investigations », a conclu le conférencier.
par Adama DAO
Source : Le Tjikan