Issa Kaou N’Djim, quatrième vice-président du Conseil national de transition (CNT) du Mali, est désormais libre ; du moins, provisoirement. Poursuivi pour « troubles à l’ordre public », l’homme à qui il était reproché de s’attaquer régulièrement aux institutions de la République malienne, et en particulier au Premier ministre Choguel Maïga, peut dire merci à ses pairs du CNT à travers la « Commission ad hoc relative à l’Affaire Issa Kaou N’Djim », qui auront désapprouvé sa détention, qu’ils ont jugée arbitraire.
Même si le Procureur de la République s’est empressé de rappeler le caractère provisoire d’un tel élargissement, il n’empêche que celui-ci sonne comme un camouflet pour les autorités de la transition, et particulièrement pour le président de la transition, Assimi Goïta, manifestement décidé à régler son compte à Issa Kaou N’Djim.
Sinon, comment comprendre qu’alors que l’affaire est toujours entre les mains de la Justice (le délibéré étant annoncé pour le 3 décembre prochain), celui-là même qui s’est défendu en invoquant la « liberté d’expression » d’une part et son « immunité parlementaire » d’autre part, soit révoqué de son poste de vice-président du CNT, aussitôt après sa mise en liberté provisoire ? Issa Kaou N’Djim ne doit-il pas bénéficier de la présomption d’innocence ?
Pourquoi une telle sanction avant même que la culpabilité de l’homme, n’ait été établie ? En tout cas, cet empressement à le décagnoter, peut donner raison à ceux qui pensent que dans ce dossier, se sont entremêlés droit et politique, toute chose qui n’est pas sans entacher la crédibilité des tenants actuels du pouvoir malien.
La Rédaction
Source : Le Point