Par Houari A. – Le Makhzen n’a pas encore digéré l’attentat perpétré près de Marrakech qui a coûté la vie à deux touristes scandinaves lâchement assassinées et décapitées par des terroristes islamistes.

Après avoir tenté de déguiser l’acte terroriste en un fait divers, avant de le justifier par des considérations politiques, les deux victimes étant, selon la presse pro-Makhzen, originaires de pays scandinaves qui soutiennent la cause sahraouie, le média attitré des services des renseignements marocains est revenu sur cette affaire qui a révélé l’existence d’une menace terroriste islamiste réelle au Maroc.

Dans un article considéré comme «exclusif», Maghreb Intelligence, dirigé, selon nos sources, directement par le patron de la DGED, Yassine Mansouri, affirme que Daech n’a pas revendiqué l’attentat pour marquer son «désaveu pour cette cellule terroriste marocaine de la part de la franchise internationale du terrorisme qui ne cautionne pas de montrer des femmes nues ou à visage découvert». Le site marocain se réfère à un «spécialiste des mouvements terroristes», qu’il ne cite pas, et reprend le tweet d’un autre «spécialiste du terrorisme islamiste», Romain Caillet, qui estime que «la non-revendication par Daech de l’assassinat commis dans le haut Atlas marocain ne permet pas aux loups solitaires marocains de franchir un nouveau pallier en expiant la validation de leurs actions par la nébuleuse terroriste».

Le message que Yassine Mansouri veut faire passer à travers cette approche est clair. Après avoir échoué à faire avaler la pilule du fait divers et de la colère des Marocains attachés à la marocanité du Sahara Occidental au point d’égorger et de décapiter deux jeunes femmes, en filmant et en diffusant les scènes d’horreur, la DGED invente l’acte terroriste, certes, mais isolé. Daech n’aurait donc aucune emprise sur les terroristes marocains.

Argument risible lorsque l’on sait que l’écrasante majorité des terroristes ayant commis des attentats en Europe est d’origine marocaine. Preuve que le ver est dans le fruit et que les cellules dormantes affiliées à l’organisation créée par la CIA en Irak avant de l’exporter vers le Maghreb via la Libye guettent le moment propice pour entrer en action à travers des opérations d’envergure.

Les plans de Daech et des officines occidentales qui lui ont donné vie pour succéder à Al-Qaïda ont été contrariés par le verrouillage hermétique des frontières par l’armée algérienne, empêchant toute avancée des éléments armés qui infestent la Libye et le Sahel. Bien sûr, Maghreb Intelligence ne pouvait conclure son article sans jeter des fleurs aux services de sécurité marocains – il est pleinement dans son rôle – qui «mènent depuis plusieurs années une guerre sans relâche contre les cellules terroristes en constitution dans le royaume chérifien», tout en omettant de rappeler, cependant, que ces mêmes services marocains sont derrière la création du groupe islamiste armé Mujao qui a enlevé sept diplomates algériens à Gao, au Nord-Mali.

H. A.

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