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Affaire de la chefferie de village de Konsinka: le ministre Boubacar Bah promet dénouement un heureux

L’hôtel Kamakolén de Kayes a abrité, le samedi 31 aout 2019, une rencontre entre les populations de la commune rurale de Konsinka et le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, M. Boubacar BAH. Cette rencontre avait pour objectif pour les responsables de ladite commune rurale d’informer les plus hautes autorités sur le problème de chefferie du village de Kersigané qui divise la population, depuis un certain temps.

Étaient présents à cette rencontre le chef de village, le chef et les conseillers de Kersigané. On y notait également la présence des groupements de femmes et des jeunes. La rencontre a permis au ministre BAH de faire connaissance de cette affaire avant de faire des propositions de sortie de crise.
En campant le décor, M. Mahamadou Sadio KEBE, chef traditionnel a fait un résumé du problème, qui, selon lui, est train de prendre une autre tournure. Il a rassuré le ministre que le chef du village, qui a été intronisé, l’a été, selon les coutumes, du village en cours, depuis des siècles.
« Depuis des siècles, le processus n’a pas changé. Ces politiciens pensent que notre tradition peut être gérée comme leurs partis politiques », a dit Mahamadou Sadio KEBE, qui accuse le sous-préfet de Tambacara de soutenir Gassama et sa bande. Il a ainsi conseillé le ministre BAH à veiller sur l’immixtion des politiques dans les affaires traditionnelles des communautés qui est en train de prendre de l’ampleur. Selon M. KEBE, la politique ne peut renverser les lois coutumières d’une communauté.
« Même si le fils est le plus âgé du village, il ne peut pas être chef si un père plus jeune que lui est toujours vivant. C’est comme cela que ça se passe et une formation politique encore moins un politicien, soit-il influent ne peut changer cette donne », a-t-il dit ! Celui-là accuse également le préfet de Yélemané, qui a annulé la procédure d’intronisation du chef légitime. Il a enfin rappelé au ministre que malgré les consignes du gouverneur de la région de Kayes qui a instruit au préfet et sous-préfets de Yélemané et de Tambacara de reprendre le dialogue et les enquêtes auprès des sages de Kersigané, avant toute décision, le sous-préfet de Tambacara a nommé précipitamment M. Abdoulaye KEBE, comme chef de village ‘’reconnu par les autorités maliennes’’. Il prévient ainsi que cela est une provocation qui risque de raviver les tensions dans le village. Cette attitude du sous-préfet, aux yeux d’habitants du village de Kersigané, est une ingérence d’un administrateur dans des affaires des communautés.
Comme pour enfoncer le clou, un autre sage du village, le vieux Massiré SIBY, membre du conseil des sages de Kersigané a fait savoir au ministre que toutes les populations du village Kersigané ainsi que celles des hameaux et les ressortissants de la diaspora ne reconnaissent que Mahamadou Moctar KEBE, comme chef de village.
M. Mahamadou Kagny KEBE, un jeune, représentant de la diaspora malienne aux États-Unis a, lui aussi, affirmé que M. Abdoulaye KEBE, le chef de village intronisé par les représentants de l’administration, dans leur commune, ne peut les gouverner, selon les traditions.
« Je demande au gouvernement de ne pas nous envoyer nos bourreaux comme agents. Ces représentants de l’État sont au solde des hommes politiques pour nous terroriser. Nos jeunes sont en prisons parce qu’ils sont opposés à cette histoire de chefferie de M. Abdoulaye KEBE. Toutes les charges contre eux ont été abandonnées, mais le CB de Yélemané refuse de les libérer. Il faut que le gouvernement du Mali prête une oreille attentive aux problèmes de la commune rurale de Konsinka, sinon, si les populations, poussées à bout, décident de se faire justice, ce ne serait pas bon pour toute la zone », a-t-il expliqué.
Quant au ministre BAH, il a tout d’abord invité les populations, surtout les jeunes du village au calme.
« La violence ne peut rien résoudre. Dans cette commune vivent des frères et des sœurs. Une tension ou une mésentente ne serait que déchirement entre frères et sœurs », a-t-il dit avant de relever qu’il est au courant de tout se qui se trame dans cette commune rurale.
« Je suis au courant de tout. C’est pourquoi je vous ai prêté oreille. J’ai échangé avec le gouverneur et il m’a fait un briefing de la chose. Mais je vous promets une séance de travail avec lui et toutes les parties concernées de l’administration et je vais tirer cette affaire au clair, pour que ces tensions entre frères cessent », a-t-il promis.

PAR CHRISTELLE KONE

Source: info-matin

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