L’évolution du dossier des bérets rouges disparus et celui de la mutinerie 30 septembre 2013 préoccupe l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) et la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH). A la faveur d’une conférence de presse animée, le mardi 24 juin, les responsables des deux organisations ont exigé l’application de l’article 30 de la loi 83-683/P-RM qui traite le statut général des militaires.
L’AMDH et la FIDH se sont prononcées sur l’évolution du dossier des bérets rouges disparus, mutinerie 30 septembre 2013, les exactions commises au Nord-Mali et la mise en place de la Commission vérité, justice et réconciliation. Les deux organisations de défense de droits humains exigent l’application de l’article 30 de la loi n°83-683/P-RM dans les procédures judiciaires engagées contre le général de corps d’armée Amadou Haya Sanogo et ses complices arrêtés dans l’affaire des bérets rouges disparus.
« Au cours d’une visite effectuée auprès des autorités impliquées, nous avons constaté que la justice ne suit pas son cours normal. Le général Sanogo et son clan emprisonnés depuis novembre 2013, continus de bénéficier des avantages dus à leur grade. Alors que les salaires de certains ont été gelés. Nous voulons juste l’application de l’article 30 de la loi numéro 83-683/P-RM qui régit le statut militaire. Une fois qu’un agent est poursuivi pour des crimes aussi graves que dans le cas de Sanogo, son salaire doit être suspendu », ont fulminé les organisations. Aussi ont-elles remarqué que les processus de paix engagés par le pouvoir politique se font au détriment de la justice.
« Il est absolument indispensable de s’engager dans des actions du processus de négociation avec les groupes armés en vue de commencer à les réconcilier avec l’Etat et récupérer la confiance des populations, mais le gouvernement est en train de favoriser l’impunité pour ceux qui ont violé les femmes et enrôlés les enfants. Nous mettons en garde le gouvernement contre tout acte occasionnant le retour de l’impunité », a martelé le président d’honneur de l’AMDH, Me Bréhima Koné.
Les deux organisations ont émis le souhait ardent que soit mise en place la Commission justice vérité et réconciliation. Dans une démarche pour l’équité de la justice, les décideurs de l’AMDH et la FIDH ont appelé l’Etat à prendre soin d’éviter les effets pervers des futurs accords en tirant intelligemment les leçons des pays voisins.
Bréhima Sogoba