Le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, s’est acquitté, le mardi 31 décembre 2019, de la traditionnelle adresse à la Nation, à l’occasion du nouvel an 2020, qu’il a mise à profit pour appeler les syndicats à une trêve sociale.
«Je ne saurais, terminer cette adresse sans une fois de plus en appeler à l’esprit civique, toutes et tous, quant à l’impérieuse nécessité d’une trêve sociale», a-t-il déclaré.
Et le Président de s’empresser d’ajouter: «Garant du bien-être individuel et collectif de nos concitoyens, je ne suis pas en train, ce faisant, de mettre en cause la légitimité ni la légalité des revendications matérielles, car aucune misère n’est acceptable, ni matérielle ni morale ni spirituelle ».
S’adressant particulièrement aux syndicats, le Président IBK dira qu’il trouve noble et démocratique leur combat. « A fortiori lorsque ce combat est celui de syndicats de l’éducation se battant pour le mieux-être du corps le plus essentiel de la nation, à savoir le corps enseignant qui mérite le meilleur de ce que peut lui offrir une nation ».
Cependant, rappelle le Chef de l’Etat, le gouvernement essaie de pourvoir à tous les secteurs, malgré ses ressources modiques, « Il est pris à la gorge par l’effort de guerre », avoue-t-il volontiers.
Aussi, a-t-i fait savoir, le Mali lui-même est ébranlé dans ses fondements, parce qu’il faut tout faire pour empêcher l’effondrement de notre Etat,
« Une proportion de plus en plus importante du budget est consacrée à l’équipement, au recrutement, à la formation et la montée en puissance de nos forces de sécurité et de défense, face à des adversaires qui gagnent redoutablement en efficacité. Par la force des choses, l’investissement dans la guerre est devenu notre première source de dépenses. Ce secteur absorbe 24% des ressources budgétaires de notre pays où tous les investissements sont prioritaires et urgents », indique le Président IBK pour qui, « la paix est la première des infrastructures, celle qui conditionne toutes les autres ».
En tout état de cause, le Président IBK dit savoir la souffrance de la majorité des maliens, la pauvreté et la précarité qui affectent encore de larges couches de nos compatriotes.
« Je sais la prévalence du chômage, malgré les efforts pour promouvoir l’entreprenariat-jeunesse.
Je sais la soif d’eau potable. Je sais le besoin d’électricité de nos villes et de nos campagnes. Je sais l’urgence de démocratiser l’accès à la santé, une santé digne d’un pays aux ambitions d’émergence. Je sais l’urgence de démocratiser l’accès à l’éducation, une éducation digne d’un pays aux ambitions d’émergence. Le gouvernement est à pied d’œuvre, se battant sur plusieurs fronts et remportant, dans des biens des domaines, des victoires. Je ne saurais m’en vanter, ce qui est à faire ou à parfaire restant énorme ».
D’où cet appel de trêve sociale à l’adresse des syndicats à surseoir à leurs revendications catégorielles, certes légitimes, mais pour permettre au gouvernement de faire face à cette guerre asymétrie qui nous est imposée.
Sékou CAMARA
Bamako News