Incroyable mais vrai : Aliou Boubacar Diallo a entamé une procédure judiciaire contre le comité exécutif de l’Alliance démocratique pour la paix (ADP-MALIBA) pour défaut de mandat. Cette action, dont le but final est la destitution de l’actuel président, honorable Amadou Thiam, confirme du coup la crise couvant depuis quelque temps au sein de ce parti.
La réception par le Président de la République, du candidat arrivé 3ème à la dernière présidentielle, Aliou Boubacar Diallo, en lieu et place de l’honorable Amadou Thiam, président du parti, a été interprétée par nombre d’observateurs comme un indice de la discorde au sein de cette formation. En effet, la crise a commencé par une rumeur : celle de la destitution du président Thiam, confirmée par la suite à travers un communiqué de presse publié par le parti sur sa page Facebook (lire l’encadré ci-dessous).
Verdict attendu ce lundi
Pour prendre définitivement les rênes du parti, Aliou Boubacar Diallo a déposé une requête devant la justice dont le verdict est attendu ce lundi 29 avril, a-t-on appris auprès du secrétaire général du parti, Sory Ibrahim Traoré, qui a précisé sur sa page Facebook que « le jugement Aliou DIALLO contre le CE de l’ADP MALIBA : Il y a eu les débats au fond et le délibéré est prévu pour le 29 Avril 2019».
Intox ?
Cependant, quelques heures cette déclaration de Sory Ibrahim Traoré a été démentie par le parti à travers un énième communiqué. «Il nous a été donné de constater que Monsieur Sory Ibrahima Traoré diffuse des informations relatives à une procédure judiciaire en cours. Le but recherché est d’induire l’opinion en erreur et, comme ce fût certainement la mission qui leur était assignée par des acteurs extérieurs de semer la division dans nos rangs. Le parti invite les militants à rester sereins, unis et mobilisés pour faire face à la désinformation dans laquelle s’est engagé M. Traoré.
La procédure en cours n’est dirigée nullement contre le Comite Exécutif sortant mais vise simplement à faire reconnaître par la Justice une situation de fait qui est la caducité du mandat du CE avec les conséquences qui en découlent. Les raisons profondes de cette action judiciaire sont connues aussi bien de l’opinion nationale qu’internationale. Aucune tentative de diversion ne marchera. L’ADP-Maliba a engagé plusieurs actions de conciliation visant à amener les fautifs à accepter les conséquences de leurs actes. Les faits extrêmement graves qui leur sont reprochés sont consignés dans le rapport de la commission de conciliation. Les intéressés ont accepté la création de cette commission de conciliation mais, à la surprise générale, ils en ont refusé les conclusions. Ainsi, malgré qu’ils aient publiquement reconnu leur faute, ils ont décidé de s’accrocher à leur soi-disant position de responsabilité et, au passage de salir le parti et le Président Aliou Diallo ».
En attendant le verdict, le président du parti Amadou Thiam n’a pas encore réagi à propos de ce bras de fer qui l’oppose au fondateur du parti du partage et de la prospérité.
ENCADRE
‘’Nous, élus, cadres, militants et membres du Comité Exécutif sortant de l’ADP-Maliba ;
- soucieux de préserver l’intérêt supérieur du parti,
- rappelant que le dernier Congrès du parti s’est tenu le 8 Février 2015,
- rappelant qu’en application de ses Statuts et de son Règlement Intérieur, l’ADP-Maliba doit tenir son Congrès tous les quatre (4) ans aux fins, d’une part, d’élire un nouveau Comité Exécutif et, d’autre part, définir les options fondamentales, les orientations, les moyens d’action et la politique d’alliances du parti,
- constatant de manière évidente que la date du Congrès de l’ADP-Maliba n’est, à ce jour, toujours pas connue et que son organisation n’a pas du tout été préparée par le Président du Comité Exécutif sortant,
- considérant, à ce titre, que le fonctionnement normal du parti est, de ce fait, manifestement entravé,
- découvrant pourtant quotidiennement, que, sans aucun mandat du Comité Exécutif, les premiers responsables du parti ont entrepris d’engager l’ADP-Maliba dans une orientation politique contraire à la consultation nationale du 5 Aout 2016 ayant acté de manière définitive notre retrait de la majorité présidentielle,
- se portant en faux contre ces agissements qui fragilisent le parti et créent la confusion aussi bien au sein de la base militante qu’au sein de l’opinion nationale et internationale. Déclarons ce qui suit :
Nous constatons que, depuis le 8 Février 2019, le Comité Exécutif sortant n’a plus aucune légitimité. Son mandat est, de ce fait, caduc. A ce titre, nous estimons qu’il n’est non seulement plus habilité à représenter légalement le parti mais aussi et surtout à l’engager auprès des tierces parties.
Nous autorisons le Président d’Honneur et fondateur du parti à gérer l’ADP-Maliba avant le prochain Congrès, dans le respect de la position des militants exprimée le 5 Août 2016 qui, jusqu’à ce jour, est demeurée inchangée ».
Bintou Diarra
Source: Le Challenger