L’avant-projet de découpage territorial sera soumis dans deux semaines à l’examen des conférences régionales. Cette annonce a été faite lors du Conseil des ministres du mercredi dernier. Pourtant, le texte fait l’objet de plusieurs contestations de la part des populations de certaines régions, notamment du Centre et du Nord. Une série de manifestations ont eu lieu cette semaine contre la décision.
Le gouvernement a annoncé ce mercredi la tenue des rencontres régionales sur les avants projets des textes relatifs à la réorganisation du territoire. Ces concertations sont prévues du 06 au 10 novembre 2018 sur toute l’étendue du territoire. Elles regrouperont les représentants de l’État, des organisations de la société civile, des partis politiques, des collectivités territoriales, des chefferies traditionnelles, des chefs religieux et des mouvements signataires de l’accord pour la paix et laréconciliation. Objectif : « prendre en compte les avis et les suggestions des populations avant de valider un projet de réaménagement du territoire ». Ce réaménagement du territoire doit « promouvoir un développement local équilibré et de faire face aux défis sécuritaires ».
Les raisons cette proposition, selon le communiqué du Conseil des ministres, sont dues entre autres aux exigences de développement local, à la crisemultidimensionnelle de 2012, à l’étendue de certaines régions. À ces problèmes, s’ajoutent, les difficultés pour les représentants de l’État d’assurer leurs missions de contrôle dans leur ressort territorial, la complexité des questions politiques, économiques et sociales poursuit le communiqué.
Ces dispositions sont annoncées par le gouvernement alors que l’avant-projet de découpage territorial est contesté par certains. Dans les régions de Gao Tombouctouet Mopti, des manifestations ont été organisées.
A Koro dans la région de Mopti, ils étaient des centaines de jeunes descendus dans les rues cette semaine. Sur leurs pancartes, on peut lire « non au morcellement du cercle de Koro au profit de Bandiagara et Douentza ». Les manifestants exigent du gouvernement l’annulation de la décision portant création des nouvelles régions.
À Gao les membres de la société civile ont également marché le lundi dernier pour rejeter ce nouveau projet. Dans sa déclaration rendue publique, elle demande au gouvernement d’élargir Gao en cinq régions et la cité des Askia en district.
Dans la même région à Ansongo, le collectif d’associations de la société civile a marché le même jour pour demander l’élargissement du cercle en deux régions Koukiaet Ansongo. Le collectif menace de boycotter les prochaines législatives si cette demande n’est pas prise en compte.
Pour certains partis politiques, ces journées des concertations risquent de dégrader le climat social, déjà tendu. Car selon eux, elles auraient dû être précédées par des consultations préalables. Ainsi, Moussa Mara président du parti YELEMA invite l’État à adopter plus d’initiatives pour communiquer avec la classe politique avant toute prise de décision.
Source: studiotamani