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ADEMA-PASJ : Dramane Dembélé, la première victime de la guerre des tranchées

La Ruche répète sa triste histoire commencée en 2002. Pour la future élection présidentielle, elle n’aura pas un réel candidat. Vomi par la nomenclature du parti, le premier responsable national, Pr. Tiémoko Sangaré, a réussi à canarder à Ségou Dramane Dembélé, ancien candidat. Or ce dernier pourrait encore incarner l’espoir du parti aux prochaines élections présidentielles malgré que certains noms soient cités pour porter les couleurs de l’Adema.

 

Alors que le gouvernement vient de dévoiler le calendrier électoral dont le point d’orgue sera l’élection présidentielle de l’année prochaine, l’Adema-Pasj, continue le renouvellement de ses structures dans la perspective de son congrès qui doit se tenir au mois de mai prochain.

Marquée partout par des luttes de jactance voire des querelles intestines aux conséquences fratricides, cette opération politique de grande envergure du parti de l’abeille solitaire est en train d’avoir raison de la cohésion en son sein. Douloureuse perspective qui risque d’écarter la formation historique qui avait réussi, à la fin de la Transition de 1991-1992 suite à la Révolution de 1991, à porter à Koulouba son candidat par deux fois d’affilée.

Mais cette belle épopée fera long feu à partir de 2002 quand le président de la République, Alpha Oumar Konaré, soumet la Ruche à de rudes épreuves pour faire le lit à un candidat indépendant, le général Amadou Toumani Touré admis à la retraite anticipée pour la cause.

Jamais deux sans trois

Vingt ans après, pour la présidentielle de l’année prochaine, la même déconfiture revient sous une autre forme. Le candidat qui semblait faire figure de naturel, Dramane Dembélé, a été défait récemment à Ségou lors du renouvellement de la section de cette ville en perdant par 85 voix contre 108 à son vis-à-vis, le sieur Moussa Bouaré qui, pour le moment, ne montre pas l’épaisseur d’un présidentiable de la carrure de Dembélé.

Les observateurs sont quasi-unanimes pour dire que derrière cette cabale contre Dramane Dembélé se trouve la main du premier responsable du parti, Pr. Tiémoko Sangaré déterminé dans ce que l’on appelle pudiquement “examen de Bougouni” : si ce n’est pas moi le futur candidat, ce ne serait aucun autre ténor. Ainsi, la spirale de l’échec est des plus visibles.

Il n’y a jamais deux sans trois, dit-on. En 2002, après avoir politiquement liquidé son ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta, Alpha Oumar Konaré avait réussi à diviser et affaiblir au profit de l’ancien président de la Transition, Amadou Toumani Touré, qui se présentait en indépendant. Si cette aventure a été douloureuse pour les abeilles, elles ne surent pas en tirer les meilleures leçons. Après le deuxième mandat écourté de quelques semaines d’ATT par le coup d’État du 22 mars 2012, la rebelote électorale avait permis au sieur Dramane Dembélé de devenir le candidat de la Ruche en 2013 pour la présidentielle. À cette occasion aussi, les responsables de l’Adema-Pasj se sont offert le luxe incompréhensible de gaspiller leurs atouts en allant massivement grossir les rangs du RPM d’Ibrahim Boubacar Keïta.

En clair, le candidat de la Ruche a été lâché par les cadres du parti qui ont battu campagne au premier tour pour IBK. Ce coup bas est resté au travers de la gorge de Dramane Dembélé. Ce qui explique grandement sa décision de s’opposer à la volonté du parti de soutenir Soumaïla Cissé au deuxième tour conformément à un protocole signé entre les composantes du FDR d’alors (Front pour la Démocratie et la République). Il sera également candidat de l’Alliance pour le Redressement de la Démocratie en 2018.

Guerre des tranchées

Tout compte fait, l’après-transition en 2022 ne semble pas sourire à l’Adema-Pasj. La guerre des tranchées qui vient de permettre à Pr. Tiémoko Sangaré d’écarter Dramane Dembélé de la future course présidentielle annonce des lendemains qui déchantent. La défaite de Dramane Dembélé à Ségou, où il était le secrétaire général sortant, n’est pas sans conséquences sur le parti tant au niveau local que national.

Monsieur Dembélé a une réelle capacité de mobilisation, c’est évident. Pour rappel, sa candidature solitaire ayant fait suite à la décision de l’Adema-Pasj de soutenir le candidat du RPM en 2013 a provoqué des vagues. Il avait invité ses militants à porter leurs voix sur Soumaila Cissé au deuxième tour. Ce poids a été des plus perceptibles.

L’ironie de la situation actuelle est que Dramane Dembélé est le secrétaire général sortant qui a perdu face à son adjoint dans la cité des Balazans. Mais les autres adversaires de Pr. Tiémoko Sangaré ont tous gagné dans leurs localités. Entre autres, il y a Abdoul Karim Konaté dit Empé à Koro, Yaya Sangaré à Yanfolila, Sékou Diakité en commune II, Adama  Noumpounon Diarra à Sikasso, Adama Tiémoko Diarra de la commune IV… Autant dire que l’examen de Bougouni aboutira bientôt à un candidat de l’échec pour la Ruche. Etant toujours membre de la section de Ségou et d’office délégué au congrès, les carottes ne sont pas totalement cuites pour Dra.

Nouhoum DICKO

Source : L’Alerte

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