Après l’adoption de la partie recettes, le budget 2018 continue d’être examiné par les élus de la nation, notamment dans son volet dépenses. Le budget 2018 qui prévoit des recettes de l’ordre 1957 milliards 625 millions de francs CFA contre 1811 milliards 494 millions de francs CFA dans le budget rectifié de 2017, soit une augmentation de 8,07%. Et les dépenses à 2330 milliards 778 millions de francs CFA contre 2167 milliards 677 millions de francs CFA dans le budget rectifié de 2017, soit une augmentation de 7,52%. Outre le déficit de 373 milliards 153 millions de francs CFA, ce budget bascule le Mali dans une nouvelle aire : celle du budget en mode programme conformément à la gestion budgétaire exigée par les standards internationaux
Le Ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé était encore en fin de cette semaine à l’hémicycle pour présenter et soumettre au vote des députés de l’Assemblée Nationale, réunis en session extraordinaire, la 2ème partie du Projet de loi portant loi de Finances pour l’exercice 2018, consacrée aux moyens des politiques publiques. Cette session intervient après la 1ere partie consacrée aux conditions générales de l’équilibre budgétaire et financier qui avait déjà été adoptée par l’Assemblée Nationale (108 voix pour, 14 contre et 13 abstentions), le 11 Décembre 2017.
Lors de cette nouvelle session, les élus de la nation ont passé au peigne fin les prévisions de dépenses de certains ministères qui seront adoptées par la suite. Il s’agit notamment du ministère de l’Equipements et du désenclavement, du ministère des Transports, du ministère de l’habitat, de l’urbanisme et des affaires foncières.
Cette nouvelle formule d’examen des dépenses département par département, est imposée par la logique de budget en mode programme dont le Mali a opté pour une gestion plus efficace et plus efficiente des finances publiques.
Selon la Direction nationale du budget, cheville ouvrière de cette stratégie, la réforme du budget-programme va au-delà d’une réforme budgétaire, elle constitue une réforme administrative et de modernisation de l’administration publique. C’est pourquoi, elle est l’un des piliers du nouveau programme de développement du Mali. Son effectivité à compter du 1er janvier 2018 a nécessité la réalisation de plusieurs activités préparatoires portant, sur de nouveaux textes et manuels d’application, l’adoption des outils informatiques, l’amélioration des canevas des documents budgétaires ainsi que la sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs budgétaires.
Avec cette réforme qui va permettre de mieux évaluer les performances des programmes, le Mali rentre dans une nouvelle ère en matière de gestion budgétaire axée sur le résultat. Il devient ainsi le 2ème pays de l’UEMOA (après le Burkina Faso) à adapter son système de gestion budgétaire aux meilleurs standards internationaux.
Ibrahim Youssef
Source: lejecom