Après une fin d’année marquée par un reflux de la mobilisation, les « gilets jaunes » appellent samedi à une reprise du mouvement partout en France, en espérant capitaliser sur l’interpellation médiatisée d’un des leurs mercredi à Paris, pour poursuivre leur bras de fer avec le pouvoir.PlayCurrent Time0:00/Duration Time0:00Loaded: 0%Progress: 0%0:00Fullscreen00:00Mute
Cette fois, les gilets jaunes ont anticipé. Après l’arrestation mercredi d’Eric Drouet, l’un des leaders du mouvement, pour « organisation d’une manifestation sans déclaration préalable », deux rassemblements ont été déclarés en préfecture, dont un à l’iniative d’Eric Drouet.
La première mobilisation devrait avoir lieu dans la matinée, aux alentours de 9 heures, sur les Champs-Elysées. Le second rassemblement déclaré aux autorités commencera à 14h, place de l’Hôtel de Ville, à Paris. Plusieurs discours sont prévus sur place, ainsi que la lecture d’une lettre à Emmanuel Macron. Puis les manifestants devraient rejoindre à pied l’Assemblée nationale, trois kilomètres plus loin.
Le dispositif policier
Le gouvernement prévoit bien sûr un dispositif policier adapté d’autant plus que plusieurs manifestations non déclarées devraient avoir lieu. Selon l’AFP, quelque 3.600 CRS et gendarmes mobiles seront déployés ce samedi en France auxquels s’ajouteront notamment des compagnies de sécurisation et des policiers de la BAC, la Brigade anticriminalité.
En province, un peu partout dans les grandes villes, les « gilets jaunes » appellent sur les réseaux sociaux à occuper de manière pacifique les grandes places et les avenues. Fin décembre, le ministre de l’Intérieur avait appelé les préfets à la fermeté et à continuer à faire évacuer, y compris par la force, les «points de rassemblements» qui subsistaient sur les axes routiers en France.
Quelle sera la mobilisation ?
Reste à savoir si après huit semaines de mobilisation, ce nouvel acte sera très suivi. Sur Facebook, seuls quelques milliers de personnes se disent intéressées par les rassemblements parisiens, loin des centaines de milliers du début décembre.
Lors de «l’acte VII» de la mobilisation, le 29 décembre, 12 000 manifestants avaient été recensés en France à la mi-journée, d’après le ministère de l’Intérieur qui n’avait toutefois pas donné de chiffre global à la fin de la journée. Le ministère en avait dénombré 38 600 le 22 décembre et surtout 282 000 le 17 novembre, lors de l’acte fondateur de ce mouvement qui ciblait dans un premier temps la hausse du prix des carburants avant de porter des revendications plus larges sur la fiscalité ou le droit à un référendum d’initiative citoyenne, précise l’AFP.
Le samedi 24 novembre, lors de «l’acte II» de la mobilisation, quelque 166.000 manifestants en France (dont 8.000 à Paris) étaient recensés. Des manifestants s’étaient opposés aux forces de l’ordre sur les Champs-Élysées à Paris. Le 1er décembre, pour «l’acte III» 136 000 gilets jaunes étaient mobilisés selon le ministère de l’Intérieur. Même chiffre le 8 décembre pour «l’acte IV». Depuis la mobilisation s’est effritée lors des journées d’action qui ont suivi, chaque samedi. Lors de «l’acte 7», le samedi 29 décembre, quelque 12 000 manifestants en France avaient été recensés à mi-journée.
AFP