Les élections législatives, version second tour, se sont tenues dans une ambiance de crise sanitaire de COVID-19 et d’insécurité généralisée à travers la République. Certains ténors politiques ont été laminés dans leur circonscription à l’image de la Commune V où Moussa Timbiné a été écrasé, de Kati, Sikasso et surtout de Kolondièba où SidikiNfa a terrassé l’ogre Oumar Mariko pourtant arrivé avec tout son staff de campagne dans la localité.
On avait prédit la déculottée à l’enfant de Kolondièba dans son fief électoral dans ce combat historique que se sont livrés Sidiki Konaté qui défendait la liste RPM – URD et Oumar Mariko du parti SADI candidat à sa propre succession. Quand deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui en souffre le plus. Sidiki est bien désormais le nouveau Roi de Kolondièba. Oumar Mariko est tombé les armes à la main, mais l’ancien Directeur Général de l’ORTM est son colistier étaient trop fort pour l’ancien Secrétaire Général de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), fer de lance de la démocratie au Mali en 1990, un des artisans de la chute du Général déchu Moussa Traoré. La hargne de Mariko, ses morsures à pleines dents et sa détermination n’ont pas suffi. Les résultats officieux provisoires attribuent presque 60% à l’alliance RPM-URD.
Dimanche dernier, les deux mastodontes, comme prévu, se sont engagés dans une bataille à corps perdu, sans complaisance aucune.
Pour rappel, après la publication des résultats définitifs du premier tour par le ministère de l’Administration territoriale, c’était le statu quo ante pour les deux poids lourds actuels de la circonscription électorale de Kolondièba. Vu les antagonismes et les enjeux, le Journal Le Matinal s’est déporté sur le terrain en menant méticuleusement des investigations… Il est ressorti ainsi de nos enquêtes que l’ancien directeur de l’ORTM disposait d’une longueur d’avance sur le parti SADI d’Oumar Mariko nonobstant une campagne de presse en sa faveur. La liste RPM – URD a mené une campagne civilisée, évitant de basculer dans l’animosité. Mariko a pris ses valises pour élire un temps domicile à Kolondièba avant d’y retourner bredouille. Hum ! Mariko au pilori ?
Dans notre entreprise, notre équipe a fait mouvement dans la circonscription en enjambant la zone par Zantiéboubougou, par la voie de Koumantou en passant par Babiléna, puis par Kébila en empruntant la route de Massala jusqu’à Kolondièba. On a pourfendu la zone en nous rendant à Korobala, Falani et Samba (le village du chanteur décédé Samba Oussou)… Le constat général est que les villageois avaient un penchant pour l’enfant de Tousséguéla. Cela, nous l’avions écrit, pour trois raisons fondamentales : la première est l’appartenance directe de Sidiki à la « royauté », s’il en existait, un pur produit du terroir qui n’a pas oublié ses origines. La deuxième raison est liée strictement à la première puisque c’est le peuple de la localité qui a réclamé la candidature sans ambages de l’ancien DG de l’ORTM, ses parents étant anciennement des personnalités respectables et respectées des villageois, ayant servi, ici, comme une vache laitière pour les populations. La troisième est que Sidiki a aidé les populations par humilité et d’une manière sublime sans même avoir d’ambitions pour la députation. Il n’a jamais offensé Mariko pendant la campagne malgré des dénigrements lui collant l’étiquette de détournement de fonds à grand renfort entamée dès l’annonce de sa candidature dans les médias. Cela n’a rien enlevé à son mérite. Sidiki est tout simplement un grand Homme.
On se souvient des propos de cet autochtone de Korobala, Samou Diakité : « On ne retrouve aucune trace, même d’un simple robinet attribuable à Mariko ». Et s’interroge comment « le peuple de Kolondièba le suivra encore ». Pour Adama Koné de Massala, « Le parti SADI estime que c’est la population qui doit financer les activités du candidat et qu’à ce rythme les localités ne se développeront pas ». Pour cette dame, « Sidiki a l’expérience et l’expertise pour aider les femmes, les jeunes et les enfants en tant qu’ancien ministre et ancien directeur de l’ORTM car rompu à ce genre d’exercice ».
Donc c’est sur des critères précis que Mariko a été battu à plate – couture par un Homme connaissant mieux le terrain que lui. Comme le dit cet adage : « un jeune chien est plus agile et vite sur jambe, mais il n’a pas le flair, l’expertise et l’expérience du vieux chien ». Et croire que l’uppercut de Sidiki a renvoyé Mariko tout droit au tapis incapable de se relever malgré le décompte à venir du président de la Cour Constitutionnelle, l’enfant de Tousséguela est tout simplement un animal politique et bien parti pour faire carrière à l’hémicycle. Nul doute. Il en a la carrure, l’étoffe et l’intelligence.
Issiaka Sidibé
Le Matinal