Les pays africains comme le Sénégal s’engagent, de plus en plus, du fait de l’insécurité grandissante liée au terrorisme, dans l’achat d’équipements militaires pour doter leurs forces armées, de moyens de défense à la hauteur des dangers modernes. Il est souvent dit que les terroristes ou les rebelles sont plus équipés que nos forces armées.
Cependant, ce qui s’est passé au Mali en 2017, en matière d’achat d’hélicoptères doit faire réfléchir le Sénégal et au-delà, tous les Etats africains.
En 2017, deux aéronefs ont été acquis dans ce pays en proie aux attaques de groupes armées au Nord et au centre notamment. Deux supers PUMA français, ont été livrés en 2017 et 2018 sur les conseils des chefs militaires. L’un a coûté selon les enquêtes menées 3,87 milliards F CFA tandis que l’autre a coûté 3,46 milliards F CFA auprès d’une société Irlandaise. Un troisième marché ayant trait à la fourniture de pièces de recharge a été passé également, et celui relatif à la formation des pilotes auprès d’Airbus Hélicoptères et à l’assistance technique pour un montant de 3,9 milliards F CFA.
Chose incroyable, ils sont inutilisables déjà. C’est en tout cas l’opinion de tous les journalistes maliens qui ont fait des investigations sur la question comme Oussouf Diagola, Grand reporter pour Confidentiel Afrique à Paris.
Ces informations que l’on peut trouver notamment dans le site bamada.net, ont été aussi objet de l’attention de certaines autorités maliennes comme le fils du Chef de l’État du Mali, Karim KEITA Alias Kathio. Ce dernier, Député et Président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale, s’est exprimé ce vendredi 12 juillet 2019, dans le cadre de la conférence organisée par la Coordination des Elus Français d’Origine Malienne (Cefom), Conférence-débats pour la paix au Mali intitulée : « 7 ans après SERVAL, où en sommes-nous ? ». Il s’est posé la question que tout le monde se pose : Comment se fait-il que le Mali ait investi 18 millions de dollars sur des hélicoptères qui n’ont même pas fonctionné pendant un an et qui sont déjà cloué au sol.
Le simple fait que la transaction ait été faite avec de l’argent liquide en dit long sur le degré de complicité d’une affaire qui révèle une opération financière obscure impliquant des personnalités à haut niveau.
Tout ceci pour dire que les pays africains doivent être particulièrement attentifs sur l’achat d’équipements militaires notamment des hélicoptères et autres aéronefs.
Le Sénégal qui a déjà eu deux accidents de ces types d’appareils en l’espace d’un an pratiquement, doit davantage méditer l’exemple malien. En quoi faisant ?
Eh bien, les contrats doivent être de béton, avec des fournisseurs sûrs, qui ne trainent pas de casseroles en la matière et qui disposent des équipements de pointe avec les garanties nécessaires et les pièces de rechange.
Mieux, il est aussi important de diversifier les fournisseurs, de se tourner vers les pays et les sociétés dont l’expertise est solide en la matière.
Georges E. Ndiaye