Il parait que la vie est une roue en constante mouvement. Et ce ne sont pas l’ex-putschiste Amadou Haya Sanogo et son geôlier du jour, le capitaine de Gendarmerie Djibril Sogoba qui nous démentiront.
Sur place, il tomba nez-à nez sur les hommes de Sanogo. Il eut une vive altercation avec eux. Certains proposèrent même de l’abattre sur le champ. Mais la sagesse prévalut. Il fut abandonné sur place pendant que son protégé était embarqué et conduit à l’ORTM pour présenter sa «démission». Quelques jours plus tard, notre bon capitaine de Gendarmerie est muté dans la localité de Manantali où il assumera plus tard, la fonction de Chef d’Escadron par intérim. Un moyen pour le chef de la junte de se débarrasser de lui. Mais il paraît que les voies du Seigneur sont impénétrables.
Moins de deux ans plus tard, l’ex-putschiste est transféré de Selingué à Manantali, en qualité de prisonnier. Et c’est le capitaine Djibril Sogoba qui fut chargé de sa garde. La rancune étant plus forte que l’amour, (n’en déplaise aux amoureux dans cette mouvance de 14 février), Sanogo dut constater que le capitaine Sogoba n’a absolument rien oublié. D’où ces fréquentes altercations qui ne sauront, bien entendu, tourner à l’avantage du prisonnier. Il aurait mieux valu de rester dans la cité des Serpents à Selingué qu’entre les mains de son ennemi. L’auteur de ce transfèrement à Manantali est tout simplement cynique.
L’histoire nous apprend, en tout cas, qu’en toute chose, il faut savoir raison garder au risque d’être rattrapé un jour par l’histoire, son propre histoire.
Djibi
source : La Sentinelle