L’application de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger ne sera une réalité sans une large implication des acteurs de la société civile malienne. C’est dans ce cadre que la Coalition Citoyenne de la Société Civile pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation Nationale (CCSC-PURN) a présenté le vendredi 27 septembre 2019 à l’hôtel Laico Elfarouk son 3ème rapport sur le suivi de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. La coalition a étalé les obstacles à la bonne mise en œuvre de l’accord tout en crachant ses vérités aux parties prenantes afin qu’ils les surmontent permettant au Mali et aux maliens de respirer le vent du bonheur et d’oublier la crise.
Le président de la Coalition Citoyenne de la Société Civile pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation Nationale (CCSC-PURN) Ahmed Mohamed Ag Hamani a signalé que ce troisième rapport alternatif citoyen couvrant la période de Décembre 2018 à Juin 2019 est élaboré dans un contexte national d’insécurité croissante, aggravé par la multiplication des revendications syndicales, la forte implication de certains leaders religieux dans la crise politique et sociale actuelle et l’inscription stratégique de la classe politique dans une dynamique de contestation de l’action gouvernementale.
L’ancien Premier ministre a, dans ses propos, fait la chronologie des événements saillants qui se sont produits dans notre pays avant de dévoiler que l’objectif du rapport est de contribuer d’une part à accélérer la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger et d’autre part à la stabilisation politique et sociale du pays en proposant des solutions alternatives à la levée des points de blocage. Moussa Ben Deka Diabaté a décortiqué le 3ème rapport et s’est beaucoup appesantit sur les obstacles identifiés à la mise en œuvre de l’accord qui selon lui pourraient se résumer entre autres comme : aux difficultés rencontrées dans la poursuite du DDR accéléré ; à l’affaiblissement de la contribution de la médiation et du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) ; au déficit des réformes politiques et institutionnelles, constituant les fondamentaux de l’accord ; aux différentes contestations de plus en plus fréquentes des Mouvements, e particulier de la CMA, de la plateforme des mouvements du 14 juin 2014 et de la CME ; à l’insécurité grandissante voire alarmante dans les régions du nord et du centre en particulier et dans le reste du Mali en général ; à l’impunité aux proportions alarmantes.
La coalition suggère de bannir et de réprimer toute forme de stigmatisation, de discrimination, de régionalisation d’association à caractère ethnique, racial ou régionaliste ; l’appropriation indispensable par le peuple malien de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali dans toutes ses composantes ainsi que sa mise en œuvre ; la prise des mesures appropriées face à l’immixtion flagrante des leaders religieux et guides spirituels dans es affaires politiques et la gestion de l’Etat.
Les partis politiques ne doivent pas non plus se servir de la religion pour accéder au pouvoir et chercher à s’y maintenir et ce conformément à la constitution ; s’agissant des conflits intra et inter communautaires, au gouvernement, en premier ressort de prendre d’urgence toutes les dispositions pour restaurer l’autorité de l’Etat et consolidé l’Etat de droit et la Démocratie sur toute l’étendue du territoire. Pour se faire, il faudrait entre autres accélérer le démantèlement et le désarmement de toutes les milices sur l’étendue du territoire national etc., sont certaines propositions faites par la coalition dans ce rapport afin de permettre au Mali de retrouver la paix et la quiétude.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain