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Accord de paix d’Alger : Alliance de la communauté arabe sensibilise les différentes communautés

Informer et sensibiliser les différentes communautés du Mali sur le contenu de l’accord d’Alger et le vivre ensemble, c’est l’objectif principal d’un atelier organisé par l’alliance de la communauté arabe du Mali (Al-Carama), en collaboration avec le ministère de la Réconciliation nationale et la coopération allemande GIZ. C’était le lundi 11 mai 2015 au Centre international de conférence de Bamako.

Mahamane Baby ministre Emploi Formation professionnelle porte parole gouvernement

Cet atelier, présidé par le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de la Construction citoyenne, Mahamane Baby, en présence du secrétaire général du ministre de la Réconciliation nationale, Attaher Ag Iknané et de la présidente d’Al-Carama, Zahabi Safia Moulaye Haïdara, avait pour thème «rôle de la femme dans le processus de paix et du vivre ensemble». Pendant deux jours, les communautés bambara, arabes, peulh, songhaï, touarègue et dogon ont échangé, discuté et analysé le contenu de l’accord d’Alger.

 

Dans son intervention, la présidente d’Al-Carama, Zahabi Safia Moulaye Haïdara, a lancé un appel de cœur au nom de toutes les femmes aux «frères de la Coordination du mouvement de l’Azawad(Cma) qui sont encore dans l’hésitation», pour qu’ils viennent se joindre aux autres frères qui ont paraphé l’accord du 1er mars 2015. Elle a aussi invité les femmes à prendre conscience de leur rôle incontournable et de leur responsabilité sans partage dans le processus de paix.

 

Le ministre de l’Emploi de la Formation professionnelle et de la Construction citoyenne, Mahamane Baby, a insisté sur le rôle que les femmes ont joué lors des pourparlers d’Alger. Mais, selon lui, le défi va être encore plus énorme pour l’application de l’accord. Il ajoutera que le rôle des femmes est crucial dans le développement d’un pays parce qu’elles permettent de souder la société. Le ministre Baby a également souligné qu’à travers cet atelier, la présidente d’Al-Carama et certaines personnes ont déjà anticipé l’accompagnement du processus de paix.

 

Il a par ailleurs fait savoir qu’Al-Carama à travers sa présidente avait approché le ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle  et de la Construction citoyenne, afin que les femmes puissent bénéficier de son accompagnement dans le cadre des activités génératrices de revenus pour assurer des formations sur la savonnerie, la teinture et d’autres métiers. Mahamane Baby a informé que son département va débloquer très bientôt environ 100 millions pour accompagner Al-Carama dans ses activités.

Pour le secrétaire général du ministère de la Réconciliation nationale, Attaher Ag Iknané, cette rencontre d’échanges, à l’aube de la signature de l’accord d’Alger, permettra de mieux le comprendre mais surtout de mieux cerner le rôle et la place que les femmes auront à jouer dans sa mise en œuvre. Il dira que les défis majeurs qui s’imposent à tous les acteurs ne seront relevés que si chaque partie joue pleinement son rôle et s’engage définitivement dans la voix du dialogue, de la paix et de la réconciliation.

Diango COULIBALY

 

 

 

 

Ahmoudène Ag Iknasse, député élu à Kidal : «Ce que nous voudrions, c’est la paix»

 

«Le Mali est un pays qui a une très grande richesse : la diversité de ses populations. Du Nord au Sud, nous voyons partout cette diversité. Il faut que les Maliens de Kayes à Kidal sachent que cette richesse doit être exploitée pour en faire la richesse même du pays, mais dans la cohésion sociale de toutes les communautés. Je demanderais aux porte-paroles qui sont là, de remercier toutes les communautés du sud à partir de Gao jusqu’à Kayes, pour tout ce qu’elles ont pu faire et subir lorsqu’elles recevaient les ressortissants de Kidal, après les événements de 2012. Ce que nous voudrions, c’est la paix. Cette paix, nous la demandons à tous. Mais nous devons nous impliquer tous pour qu’elle arrive et chacun -qu’il soit de Kidal ou du Sud- doit apporter sa pierre. Je demanderais aussi aux femmes de toujours continuer leur organisation et s’impliquer en essayant d’aider les hommes à faire cette paix.»

 

Asory Aïcha Belco Maïga, députée élu à Tessalit :

 

«Je lance un cri de cœur à la Cma à ne manquer le rendez-vous du 15 mai sous aucun prétexte»

 

«Nous nous retrouvons aujourd’hui à la Maison de la presse pour amener ensemble notre contribution à la mobilisation pour la signature de l’accord de paix et de réconciliation nationale prévue le 15 mai à Bamako. Un adage de chez nous dit : ‘on ne connaît la valeur de quelque chose que quand on le perd’. Aujourd’hui, nous avons perdu la paix et nous savons que cette paix a un prix inestimable. L’occupation de Kidal a fragilisé le tissu social et a entraîné le déplacement massif des familles vers les pays voisins. Les femmes sont les premières victimes et ont subi les effets néfastes de cette crise. Notre région (Kidal) demeure aujourd’hui l’unique et la seule qui échappe toujours au contrôle de l’Etat. L’absence des forces armées et de sécurité, de l’administration et des services sociaux de base a accentué le niveau de précarité des populations en général et des femmes en particulier. Le processus de paix et de réconciliation emprunté par notre pays a fait renaître l’espoir d’une vie meilleure en direction des femmes de la région de Kidal. Cependant, les défis à relever sont multiples. Il s’agit de la relance de l’économie à travers le soutien aux activités génératrices de revenus pour les groupements et associations de femmes, la promotion du dialogue national, le renforcement de la cohésion sociale et la réconciliation, entre autres. Les femmes doivent prendre conscience de la nécessité pour elles de contribuer au développement économique et socio-culturel en tant que ressortissantes de la région. Après le paraphe de l’accord, le 1er mars 2015, et à quelques jours de la cérémonie de sa signature, il paraît nécessaire aujourd’hui pour les femmes d’œuvrer logiquement pour la mobilisation et la sensibilisation pour sa mise ne œuvre. Je lance un cri de cœur à tous les mouvements armés, notamment la Cma, à ne manquer le rendez-vous du 15 mai sous aucun prétexte.»

 

 

Akory Ag Itnane, président du Collectif des ressortissants de Kidal :

 

«Nous voulons que nos frères, sœurs et parents s’inscrivent dans la dynamique du changement pour l’unité nationale….»

 

«Je voulais dire que devant nous, malgré ces espoirs, se dresse une muraille, une montagne de désolation, de désespoir, de solitude. Mais face à cela, je pense que nous avons des hommes, des femmes, des jeunes qui, malgré tout, sont prêts à s’unir pour relever les défis. Faire en sorte que cette muraille de difficultés, d’obstacles s’émiettent pierre par pierre, brique par brique, afin qu’elle soit une muraille d’espérance et pour que les retrouvailles de cœur et des esprits soient au cœur du processus du développement que nous voulons pour notre pays un et indivisible. Il n’y a pas de développement sans paix. J’espère que ces femmes et jeunes  meurtris n’ont qu’un seul souhait aujourd’hui, et nous avons la lourde tâche de porter ce messages en leur nom pour dire que nous voulons que nos frères, nos sœurs et nos parents s’inscrivent dans la dynamique du changement pour l’unité nationale, l’intégrité territoriale et un développement humain durable.»

 

Propos recueillis par Diango COULIBALY

source : Le Reporter

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